Sitagliptine et sitagliptine + metformine

Un large éventail d’indications à différents stades

Publié le 15/04/2011
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PREMIERS REPRÉSENTANTS de la classe des inhibiteurs de la DPP-4, Januvia® (sitagliptine) et Janumet® (sitagliptine + metformine) sont désormais indiqués dans 12 schémas thérapeutiques de prise en charge du diabète de type 2, en complément du régime alimentaire et de l’exercice physique.

« Ces différentes indications viennent renforcer l’arsenal thérapeutique, en multipliant les combinaisons possibles. Ces médicaments sont faciles à prescrire, notamment Januvia® (qui ne nécessite qu’une seule prise par jour) et ils sont généralement bien tolérés », a souligné le Pr Alfred Penformis (CHU de Besançon). Ainsi, lorsque la metformine est contre-indiquée ou mal tolérée, la sitagliptine peut être prescrite en monothérapie : Januvia® est le seul inhibiteur de la DDP-4 à posséder cette indication. Dans l’étude de Pablo Aschner (1), il a permis une réduction de l’HbA1c similaire à celle obtenue avec la metformine seule.

Januvia® et Janumet® sont par ailleurs, les deux seuls traitements de leur classe à avoir en Europe, une indication en addition à une dose stable d’insuline, un régime alimentaire et l’exercice physique.

En association à l’insuline.

L’essai de l’équipe de Tina Vilsb ll (2) a montré que la sitagliptine en association à l’insuline (± metformine) permettait une amélioration significative de l’HbA1c comparativement au placebo. Cette étude internationale, randomisée, en double aveugle et menée sur des groupes parallèles, a été réalisée chez des patients qui n’étaient pas contrôlés de manière satisfaisante par une dose stable d’insuline (≥ 15 UI/j) et dont près des trois quarts prenaient également de la metformine (≥ 1 500 mg/j). Au total, 617 patients ont reçu de l’insuline (dose stable pendant au moins 10 semaines), seule ou en association à de la metformine. Ces patients avaient un taux d’HbA1c initial compris entre 7,5 et 11 %. En plus de l’insuline (± metformine), les patients ont reçu, soit de la sitagliptine (100 mg/j), soit le placebo.

Après 24 semaines, dans le groupe sitagliptine + insuline ± metformine (taux initial d’HbA1c de 8,7 %, n = 305), la diminution du taux d’HbA1c avait atteint 0,6 % (IC 95 % : -0,7-0,5 %) et contre 0,0 % (IC 95 % :-0,1-0,1) (moyenne des moindres carrés, analyse en intention de traiter) dans le groupe placebo + insuline ± metformine (taux initial d’HbA1c de 8,6 % ; n = 312).

« La baisse supplémentaire d’HbA1c obtenue grâce à l’adjonction de sitagliptine à l’insuline pourrait s’expliquer d’un point de vue mécanistique par l’effet de la sitagliptine sur le glucagon » a expliqué le Pr Alfred Penformis.

Enfin, une récente analyse poolée de 19 études de phase II/III incluant 10 246 patients diabétiques de type 2 réalisée par Debora Williams-Herman (3), suivis pour certains jusqu’à 2 ans, a confirmé la tolérance satisfaisante de la sitagliptine.

D’après la conférence de presse organisée par MSD-Chibret dans le cadre du congrès de la Société Francophone du Diabète.

(1) Aschner P et al. Efficacy and safety of monotherapy of sitagliptin compared with metformin in patients with type 2 diabetes. Diabetes Obes Metab. 2010;12(3):252-61.

(2) Vilsb ll T, et al. Efficacy and safety of sitagliptin when added to insulin therapy in patients with type 2 diabetes. Diabetes Obes Metab. 2010;12(2):167-77.

(3) Williams Herman D et al. Safety and tolerability of sitagliptin in clinical studies a pooled analysis of data from 10 246 patients with type 2 diabetes. BMC Endocr Disord 2010;22;10:7.

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8944