AU COURS des dernières années d’importants progrès ont été réalisés dans la compréhension de la physiopathologie et de la prise en charge du diabète de type 2. La prise en charge de nombreux facteurs de risque (pression artérielle, dyslipidémie, comportement, etc.) s’est révélée essentielle pour réduire les complications micro- et macrovasculaires.
Cependant, malgré les progrès réalisés, les maladies cardio-vasculaires demeurent la principale cause de mortalité. Les patients diabétiques de type 2 décèdent en moyenne 5 à 10 ans avant les sujets non diabétiques et ont deux fois plus de risque d’avoir un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral.
Plusieurs nouvelles classes thérapeutiques ont récemment été développées, notamment celles fondées sur l’activité des hormones incrétines : glucacagon-like peptide-1 (GLP-1) et le polypeptide insulinotropique glucodépendant (GIP).
Outre ses effets sur le métabolisme glucidique (augmentation de la sécrétion d‘insuline, diminution de la sécrétion de glucagon, prolifération des cellules bêta, diminution de l’apoptose des cellules bêta), le GLP-1 a de nombreux effets pléiotropes, dont certains très prometteurs au niveau au système cardio-vasculaire. Les données expérimentales avec le GLP-1 et les études cliniques préliminaires menées avec les agonistes du récepteur du GLP-1 apportent des arguments en faveur de ses effets cardioprotecteurs : amélioration de la fonction cardiaque en cas d’insuffisance cardiaque, augmentation de la capture myocardique du glucose, amélioration de la récupération fonctionnelle après ischémie myocardique, réduction de la taille de l’infarctus, amélioration de la fonction endothéliale.
Résultats en 2016.
Le liraglutide (Victoza®, laboratoire Novo Nordisk), premier analogue du GPL-1 humain, a fait l’objet d’un vaste programme de développement baptisé LEAD™ (Liraglutide Effect and Active in Diabete). Ce programme a permis de montrer que le liraglutide non seulement améliore le contrôle glycémique (diminution de l’HbA1c de 1, 0 à 1,6 %) avec un risque très faible d’hypoglycémie chez les diabétiques de type 2, mais permet également une perte de poids de 2 à 3 kg en moyenne, une baisse de la pression artérielle systolique de 2 à 6,7 mmHg et apporte un bénéfice potentiel sur le profil lipidique et des marqueurs du risque cardio-vasculaire (cholestérol total, LDL cholestérol, triglycérides, acides gras libres, BNP, CRP, IAP-1).
L’étude LEADER™ (Liraglutide Effect and Action in Diabetes: Evaluation of Cardiovascular Outcom Results) est un essai à long terme, multicentrique international, randomisé, en double aveugle contre placebo destiné à évaluer les effets du liraglutide sur les événements cardio-vasculaires chez des patients diabétiques de type 2 à haut risque cardio-vasculaire
Le critère d’évaluation principal est la survenue d’un décès d’origine cardio-vasculaire, d’un infarctus du myocarde non fatal ou d’un accident vasculaire cérébral non fatal.
Neuf mille patients (3 000 en Amérique du Nord, 3 000 en Europe, 3 000 dans d’autres pays) seront inclus sur une période de 5 ans (de septembre 2010 à janvier 2016), le rapport d’essai clinique est prévu en juin 2016.
D’après le symposium Novo Nordisk présidé par les Prs Jacques Philippe (Genève) et Michel Marre (hôpital Bichat, Paris).
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