Au-delà des statines

Une recherche très active

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Publié le 25/09/2017
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Crédit photo : Phanie

L’anacetrapib est un inhibiteur de la CEPT (cholesteryl ester transfer protein), qui a montré sa capacité à augmenter le HDL-cholestérol et à réduire le LDL-cholestérol. Des essais menés avec d'autres inhibiteurs de la CETP ont été interrompus en raison de la survenue d'effets indésirables cardiovasculaires inattendus (torcetrapib) ou pour un manque d'efficacité (dalcetrapib, evacetrapib).

L’ajout d’anacetrapib à l’atorvastatine serait bénéfique

L'étude REVEAL, publiée simultanément dans le New Engand Journal of Medicine avait pour but d'analyser l'efficacité et la sécurité d'utilisation de l'anacetrapib en sus d'un traitement par atorvastatine à doses efficaces chez des patients ayant une maladie vasculaire occlusive (1).

L'étude a inclus 30 449 patients, âgés de plus de 50 ans (67 ans en moyenne, 84 % d'hommes) qui étaient déjà traités par de l'atorvastatine à la posologie de 20 ou 80 mg/j et qui ont été randomisés pour recevoir de l'anacetrapib 100 mg/j ou un placebo. Leur taux de LDL-C était en moyenne de 0,61 g/l à l'inclusion. Ils ont été suivis pendant au moins 4 années. Au terme de ce suivi, le taux de non HDL-C avait été réduit en moyenne de 18 % et celui de HDL-C avait doublé.

Comme l'a bien souligné le Pr Martin Landray (Oxford, Royaume-Uni), il faut attendre deux ans pour que l'effet de l'inhibiteur de CETP émerge mais à 4  ans, le critère primaire qui associait décès coronaires, infarctus du myocarde ou revascularisation a concerné 10,8 % des patients du groupe anacetrapib vs 11,8 % de ceux du groupe placebo, soit une réduction significative de 9 % (p = 0,004). La réduction des décès coronaires et des IDM était proportionnelle à la baisse absolue du cholestérol non-HDL. Une diminution significative (p = 0,05) du risque de diabète nouvellement diagnostiqué a également été observée, alors que celui de baisse de la clairance de la créatinine en deçà de 60 ml/mn a légèrement augmenté (p = 0,04). La pression artérielle systolique a aussi un peu augmenté (+ 0,7 mm Hg, p = 0,002). Le traitement par anacetrapib n'a pas eu d'impact sur les décès vasculaires ou non vasculaires, ni sur le risque de cancer, d'atteinte hépatique, musculaire ou sur les fonctions cognitives.

Le suivi à plus long terme des patients se poursuit.

Une réduction de 50 % du cholestérol LDL avec l’inclisiran

Autre voie de recherche : le blocage de l'expression du gène de PCSK9 par un ARN interférent, l'inclisiran, dont l'avantage par rapport aux anticorps monoclonaux anti-PCSK9 est de ne nécessiter que peu d'injections. Des premiers résultats de l'étude de phase II ORION-I avaient été publiés au printemps dernier. Cet essai a inclus 501 patients à haut risque cardiovasculaire, déjà traités par statine, qui ont été randomisés pour recevoir un placebo ou 3 doses différentes d'inclisiran, à raison d'une dose unique ou de deux injections à 90 jours d'intervalle.

Les données présentées en hotline au congrès, qui portaient sur le suivi à un an, ont confirmé la sécurité d'utilisation de l'inclisiran et ont permis de définir le schéma thérapeutique optimal, qui permet d'obtenir une réduction d'environ 50 % du LDL-C de façon stable : 300 mg à J1 et J 90 en traitement initial puis 300 mg tous les 6 mois en traitement d'entretien. C'est ce schéma qui sera évalué en phase III dans le cadre du développement clinique de ce nouveau traitement.

D'après les communications du Pr Martin Landray (Oxford, Royaume-Uni) et du Dr Kausik Ray (Londres, Royaume-Uni).  
(1) The HPS3/TIMI55-REVEAL Collaborative Group. Effects of Anacetrapib in Patients with Atherosclerotic Vascular Disease. August 29, 2017DOI: 10.1056/NEJMoa1706444

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9604