Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »

Publié le 11/08/2023

Crédit photo : DR

Après s’être fait longuement attendre, la nouvelle maquette du DES de médecine générale, qui inclut donc une 4e année d’internat dans la formation des futurs médecins généralistes, a été publiée au Journal Officiel en milieu de semaine.

Cette maquette est prévue pour entrer en vigueur dès cette rentrée universitaire 2023-2024 et les premiers étudiants entreront en 4e année de formation à la rentrée universitaire 2026-2027. « La médecine générale était la seule spécialité médicale à n’avoir que trois années de formation en troisième cycle de médecine, sans phase de consolidation, ni d’accès au statut de docteur junior. Cet allongement de la formation vise à rénover et à compléter la formation des futurs médecins généralistes », se félicite le ministère de la Santé et de la Prévention. Les principaux concernés sont plus que dubitatifs.

LE QUOTIDIEN : Cette nouvelle maquette du DES de médecine générale vous satisfait-elle ?

FLORIE SULLEROT : Non. Ce n’est pas un mystère, nous sommes toujours opposés à l’ajout d’une 4e année, qui ne démontre pas vraiment son intérêt pédagogique. En outre, sa date de parution laisse un délai très court, une petite vingtaine de jours, pour que les néo-internes de la promotion 2023, ceux qui viennent de passer les ECN et qui pourraient potentiellement opter pour la médecine générale, puissent faire leur choix de spécialité de façon sereine. Cela étant dit, il est important que cette maquette soit parue avant le moment des choix définitifs. Notre grande crainte était qu’elle ne paraisse pas en temps.

Comment jugez-vous son contenu ?

Sur le fond de la maquette elle-même, il y a encore beaucoup de zones de flou. Sur les points positifs qui reprennent des demandes portées par l’Isnar depuis longtemps, nous relevons que les internes de médecine générale seront systématiquement suivis par un médecin chargé de la supervision, sur le lieu de stage et par un maître de stage universitaire qui interviendra à distance. En revanche, nous attendons toujours la publication de la convention qui devra régir l’aspect fonctionnel du terrain de stage, avec l’accès pour les internes à un ordinateur, à un bureau. Comme nous serons en autonomie, il faut qu’on ait notre propre matériel. Le texte de cette convention, dont il est fait mention dans la maquette, nous ne l’avons pas encore noir sur blanc. Pas plus que les conditions d’encadrement de la thèse et la question de la rémunération des internes.

Vous avez cependant obtenu le « stage libre » que vous demandiez depuis longtemps…

Oui, mais là c’est indépendant de la 4e année. On a en effet dans la maquette l’apparition d’un stage libre pendant la phase d’approfondissement, pendant la 2e ou la 3e année, avec le couplage du stage de gynéco-pédiatrie. Dans la maquette précédente, sur nos trois années de médecine, il existait un stage de pédiatrie de 6 mois et un stage de gynécologie de 6 mois. Ce que nous demandions depuis des années, c’était la création d’un stage libre en couplant la gynéco-pédiatrie sur ces trois années d’internat. Ce stage libre, qui sera fonction du parcours professionnel de chaque étudiant, leur offrira la possibilité, soit de refaire un stage en gynéco ou en pédiatrie, soit d’effectuer des terrains de stage dans d’autres spécialités qui les intéressent et qui seront validés par nos enseignants.

Propos recueillis par François Petty

 


Source : lequotidiendumedecin.fr