Recommandations 2017 sur les maladies artérielles périphériques

Le concept de «vascular team»

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Publié le 25/09/2017
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artères mésentériques

artères mésentériques
Crédit photo : Phanie

Atteintes carotidiennes et des artères vertébrales, pathologies des artères des membres supérieurs, des artères mésentériques ou rénales et bien sûr artériopathie des membres inférieurs : le champ de ces nouvelles recommandations, dont plus de la moitié est de classe 1, est très vaste. En introduction à leur présentation, le Pr Victor Aboyans (Limoges) a souligné l'importance d'une gestion holistique des patients. Les hôpitaux sont ainsi incités à organiser des « vascular team », à l'image des « heart team » dans les pathologies valvulaires. Autre point important : l'accent mis sur le dépistage de ces pathologies qui sont encore souvent diagnostiquées tardivement.

« L'athérosclérose est une pathologie généralisée et dynamique », a rappelé le Pr Lucia Mazzolai (Lausanne, Suisse), et le risque cardiovasculaire est inversement proportionnel à l'index de pression systolique (IPS), dont les indications et les modalités de mesure sont reprécisées. Il s'agit des patients avec suspicion clinique d'une AOMI (abolition des pouls périphériques, claudication intermittente ou lésion cutanée traînante notamment). Mais aussi de ceux ayant une maladie coronaire ou une pathologie artérielle périphérique autre, un anévrisme de l'aorte abdominale, une insuffisance cardiaque ou une insuffisance rénale chronique. Sans oublier les sujets sans pathologie cliniquement parlante mais à risque d'AOMI : hommes et femmes âgés de plus de 65 ans, ceux âgés de moins de 65 ans mais à haut risque de maladie cardiovasculaire et ceux âgés de moins de 50 ans avec des antécédents familiaux d'AOMI.

Traitements médicamenteux et hygiène de vie

« De façon générale, la prise en charge des patients ayant une maladie artérielle périphérique se fonde sur deux grands volets, d'importance égale, a insisté le Pr Mazzoli, les traitements médicamenteux (notamment antiagrégants plaquettaires en cas d'atteinte symptomatique) et les mesures non pharmacologiques ». Alimentation saine, activité physique, arrêt du tabagisme (mesure ayant le meilleur rapport coût-efficacité), éviction du tabagisme passif, contrôle des lipides, de la glycémie et de la pression artérielle joue un rôle majeur.

Tout un chapitre des recommandations est consacré au traitement antithrombotique, en prenant en compte les différentes situations et un autre sur le dépistage des lésions artérielles sur les autres sites. Le dépistage systématique en l'absence de signes d'appel n'est pas recommandé car il n'a pas démontré son intérêt en termes d'amélioration du pronostic des patients. Il peut toutefois être indiqué dans certains cas, spécifiés dans les recommandations. En revanche, il est essentiel de réaliser un examen clinique complet afin de rechercher des symptômes évocateurs d'une autre atteinte.

Le chapitre dédié à l'état cardiaque du patient est une autre nouveauté. Les sujets ayant une AOMI sont en effet à risque de maladie cardiaque autre que la maladie coronaire, notamment insuffisance cardiaque et fibrillation atriale. Les experts ont fait des recommandations spécifiques pour la gestion de ces situations fréquentes en pratique clinique.

D'après les communications des Prs Victor Aboyans (Limoges) et Lucia Mazzolai (Lausanne, Suisse)    
(1) https://academic.oup.com/eurheartj/article/doi/10.1093/eurheartj/ehx095…

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9604