Fin 2011, sur les 4?000 programmes autorisés par les ARS, 12% concernaient les maladies respiratoires chroniques. Mais alors que les ressources éducatives sont bien moindres que dans la pathologie asthmatique où les Ecoles de l’Asthme existent depuis plus de 15 ans, les lieux d’éducation en tant que tels dans la BPCO sont rares.
L’ETP se fait à 70% dans les hôpitaux en court séjour. Elle est aussi réalisée (12% des cas) dans certains centres qui dispensent de l’éducation thérapeutique pour les patients BPCO, intégrée à la réhabilitation respiratoire.
Cette prise en charge personnalisée procure des bénéfices nets : diminution du nombre de consultations et d’hospitalisations, réduction de moitié de la durée du séjour hospitalier lié à des exacerbations, tolérance à l’effort des malades améliorée et qualité de vie optimisée, en leur permettant de réaliser leurs activités quotidiennes sans difficulté.
L’offre reste cependant insuffisante* pour prendre en charge tous les patients atteints de BPCO qui restent symptomatiques au quotidien malgré leur traitement médicamenteux. « Dans la BPCO, explique le Dr Régis Bresson, président de l’Association française pour le développement de l’éducation thérapeutique (AFDET), l’ETP est souvent intégrée à la réhabilitation respiratoire. Il faudrait diversifier et augmenter l’offre éducative, via les réseaux de santé (8% des programmes d’ETP pour les maladies respiratoires chroniques en 2011) mais aussi les professionnels de premier recours en partenariat avec les usagers, tout en veillant à l’articulation avec les offres des réseaux Sport Santé Bien-être, mais aussi avec l’Association française de randonnée Pédestre (programme Rando'Santé), ou la Fédération Française d’athlétisme (programme AtléSanté), etc. »
Le Pr Nicolas Roche (pneumologue, hôpital Cochin (Paris) partage cet avis : « Ne peut-on pas imaginer une stratégie d’éducation, plus au fil de l’eau, qui permettrait d’élargir l’offre, avec par exemple des éducateurs dédiés aux patients BPCO au sein des maisons et écoles de santé pluri-professionnelles (celles-ci dispensaient de l’ETP pour 3,6% en 2011) ? Quant aux médecins sensibilisés, généralistes ou spécialistes, ils pourraient après avoir suivi une formation, potentiellement délivrer des actions éducatives à chaque consultation en fonction des besoins du patient, c'est-à-dire une éducation par micro-objectifs, morcelée mais continue ».
Quatre axes majeurs
En pratique, l’éducation thérapeutique pratiquée aujourd’hui dans la BPCO cible avant tout quatre points : « Le sevrage tabagique, le maniement des traitements inhalés, la reconnaissance/ prise en charge des signes d’exacerbations et l’activité physique», avance le Pr Roche.
Le tabagisme, cause de la BPCO dans 80% des cas, est un facteur de résistance partielle aux traitements de fond (corticoïdes inhalés notamment). Or 20% environ des malades BPCO continuent à fumer avec un degré de dépendance très élevé. «?Des interventions ponctuelles et dans la durée permettent de renforcer la motivation des patients. Quant aux traitements par voie inhalée, il est nécessaire de maîtriser la technique d’utilisation de ces dispositifs, sinon la perte d’efficacité clinique est parfois considérable, voire totale. » De plus, comme dans toute maladie chronique, l’observance est assez médiocre dans la BPCO (50% environ) justifiant souvent un recours à des ressources éducatives.
Ensuite, l’éducation sur les exacerbations permet de limiter le risque d’hospitalisation. Elle consiste à apprendre au malade à les reconnaître lorsqu’elles surviennent afin de mettre en œuvre précocement des plans d’action thérapeutiques (broncho-dilatateurs, éventuellement antibiotiques et/ou corticoïdes).
Enfin, l’activité physique régulière réduit le risque de mortalité précoce et d’hospitalisation.
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