La Conférence nationale d’échographie obstétricale et fœtale (CNEOF) a été créée après l’arrêt Perruche afin de promouvoir une politique de qualité de l’échographie de dépistage homogène sur tout le territoire. Elle regroupe diverses sociétés savantes ainsi que des associations de patients, et s’est fixée pour objectif d’assurer une double sécurité, à la fois vis-à-vis des familles pour un suivi de grossesse performant et des professionnels, pour sécuriser leur pratique. Elle a élaboré des référentiels professionnels en matière d’échographie obstétricale et fœtale que les médecins demandeurs se doivent de connaître. « Les recommandations de 2016 concernant les trois échographies obstétricales. Elles détaillent les coupes à réaliser, les éléments à rechercher, les comptes rendus à rédiger afin de limiter le risque de passer à côté d’une anomalie dépistable, ce qui fait maintenant de l’échographie obstétricale de dépistage probablement l’examen le plus sécurisé de notre pratique ! », se félicite le Dr Philippe Coquel (Cluzes).
De bonnes conditions de pratique
Pour être reconnu dans sa pratique d’échographies obstétricales de dépistage, le praticien doit répondre aux normes européennes, soit un taux annuel de 300 examens de dépistage et/ou de diagnostic (lire encadré), quel que soit le trimestre.
L’échographie de dépistage du premier trimestre se pratique entre 11 et 13 semaines et 6 jours d’aménorrhée. Elle date précisément la grossesse, identifie les grossesses multiples, évalue le risque d’anomalie chromosomique et dépiste certaines pathologies. Une première échographie peut toutefois être réalisée plus précocement, lorsque le début de grossesse n’est pas clairement établi et de façon systématique pour le diagnostic précoce et la localisation de la grossesse après PMA, mais aussi en cas de risque accru de grossesse extra-utérine (GEU), d’antécédents d’interruptions précoces de la grossesse, de métrorragies, de syndromes douloureux pelviens.
La CNEOF insiste tout particulièrement sur le contenu de la demande d’échographie, qui doit être précise, ainsi que sur le déroulement de l’examen qui doit garantir la sérénité de l’opérateur. Une échographie obstétricale ne saurait être un spectacle auquel assistent le ban et l’arrière-ban de la famille ! Des fiches d’information qu’elles doivent signer ont été rédigées à l’intention des parturientes, leur expliquant le but et le déroulement de l’échographie, son caractère médical, leur précisant aussi que cet examen n’est pas infaillible et recueillant leur consentement pour le dépistage ou le diagnostic d’une anomalie.
Des critères précis à respecter
Le rapport du CNEOF a établi un certain nombre d’items à remplir, avec des critères d’imagerie à respecter pour que le praticien s’assure qu’il est dans le bon plan et qu’il a recherché tous les éléments.
Au premier trimestre, l’échographie doit mesurer la clarté nucale, la longueur craniocaudale et le diamètre bipariétal. Il doit préciser aussi le contour de la boîte crânienne, l’aspect de la ligne médiane, de la paroi abdominale antérieure, vérifier la présence de 4 membres comprenant chacun 3 segments, évaluer le volume amniotique, l’aspect du trophoblaste ou du placenta, la mobilité spontanée, l’activité cardiaque et bien sûr le nombre de fœtus.
En cas de grossesse multiple, il faut individualiser les informations relatives à chacun des fœtus et énumérer les éléments qui faciliteront leur repérage lors des examens ultérieurs. Il faut absolument déterminer s’il s’agit d’une grossesse mono ou bichoriale, les grossesses monochoriales étant à très haut risque de complications.
La conclusion synthétique doit donner la date du début de la grossesse avec une marge d’erreur de plus ou moins 5 jours.
Session « L’échographie du 1er trimestre de la grossesse en 2019 »
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