LES VACCINS font l’objet d’une surveillance étroite assurée par les centres de pharmacovigilance et les laboratoires pharmaceutiques mais, également, au niveau mondial, par plusieurs structures indépendantes des firmes qui ont pour vocation de renforcer la pharmacovigilance et de déterminer les liens de causalité entre les symptômes rapportés après vaccination et les vaccins.
Le terme d’effets indésirables recouvre toutes les manifestations cliniques survenues après une vaccination sans préjuger d’un lien de causalité. Il désigne donc à la fois les événements intercurrents et les réactions secondaires vraies causées par l’administration du vaccin ou le vaccin lui-même.
La plus grande fréquence des manifestations cliniques après vaccination chez les jeunes enfants tient essentiellement au nombre important de vaccins administrés au cours de deux premières années de vie et à l’incidence élevée durant cette période des infections bactériennes et virales à l’origine de signes cliniques pouvant être à tort imputés aux vaccins. Il existe par ailleurs un risque d’association temporelle fortuite, de coïncidence, entre l’administration d’un vaccin et la survenue de certaines maladies qui dépend de l’incidence de la maladie dans la tranche d’âge considérée. Chez le jeune enfant, ce risque de coïncidence concerne des affections comme le syndrome néphrotique, le purpura thombopénique idiopathique, le syndrome de Kawasaki, également la mort subite. Dans la tranche d’âge 20-40 ans, il se rapporte aux maladies auto-immunes qui apparaissent plus fréquemment dans cette période de la vie.
Établir un diagnostic précis.
Déterminer la responsabilité d’un vaccin dans la survenue d’un symptôme impose tout d’abord d’établir un diagnostic précis en s’aidant si nécessaire d’examens complémentaires et de l’avis de spécialistes. La deuxième étape est de déterminer, en consultant les RCP (résumé des caractéristiques du produit) et par des recherches bibliographiques, si le rôle causal du vaccin dans cet effet indésirable est connu, s’il est plausible et selon quel mécanisme, en fonction du délai d’apparition des symptômes. On considère ainsi que les réactions anaphylactiques se produisent entre 5 minutes et 4 heures après le vaccin, les réactions allergiques de type immédiat en moins de 24 heures et les réactions auto-immunes en 2 à 6 semaines.
Le choix de poursuivre ou non la vaccination prend en compte le risque de la maladie à prévenir, le degré d’immunité déjà atteint, en s’aidant éventuellement de sérologies vaccinales, enfin le risque de récidive de l’effet indésirable. Pour l’anaphylaxie, le risque de récidive grave est élevé et la vaccination doit être interrompue jusqu’à l’identification de l’antigène responsable. Pour les réactions non anaphylactiques (urticaire, éruption) les récidives sont possibles mais peu graves et une revaccination peut être réalisée, éventuellement sous traitement antihistaminique. Pour les réactions auto-immunes, le risque de récidive est possible a priori et dépend de la réaction observée.
L’Institute of Medicine (IOM), organisme indépendant de référence, a publié en 2011 un rapport sur les effets secondaires de huit vaccins courants (varicelle, grippe sauf H1N1, HPV, ROR, hépatite A, hépatite B, méningocoque, tétanos). Ce document (« Adverse Effects of Vaccines: Evidence and Causality ») est accessible sur le site de l’IOM (www.iom.edu). L’analyse de la littérature réalisée par les experts de l’Institut a permis d’écarter l’existence d’un lien entre vaccin ROR et autisme ou entre vaccin ROR et diabète de type 1. De même, pour les principales polémiques vaccinales françaises, (sclérose en plaques, myofasciite à macrophages), l’IOM considère qu’il n’y a pas d’arguments suffisants en faveur d’un lien de causalité avec les vaccins. En revanche, selon les experts de l’IOM, tous les vaccins étudiés, sauf ceux contre l’hépatite A et le papillomavirus, peuvent provoquer une anaphylaxie.
Pour aider les médecins dans leur pratique vaccinale, le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique de la Société française de pédiatrie et l’association clinique et thérapeutique infantile du Val-de-Marne (ACTIV), ont créé en 2003, en collaboration avec Infovac-Suisse, Infovac-France (infovac.fr), un réseau d’experts constitué de pédiatres ayant une compétence particulière dans le domaine des maladies infectieuses et des vaccinations, qui s’est donné pour mission de répondre rapidement aux questions que se posent les médecins sur les vaccinations.
D’après la communication du Dr Robert Cohen (centre hospitalier intercommunal de Créteil).
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