LES MÉTRORRAGIES sont des règles trop abondantes (plus de 8 changes par jour, soit une perte sanguine de plus de 80 ml), trop prolongées (plus de 7 jours) ou trop fréquentes (cycles de moins de 21 jours). Elles concernent 2 à 5 % des jeunes filles en période pubertaire. Il faut tout d’abord en évaluer la gravité en se fondant sur le score de Higham qui évalue les pertes sanguines sur l’aspect des serviettes ou tampons, le taux d’hémoglobine et le retentissement hémodynamique (pouls, pression artérielle).
La première étape de la démarche diagnostique est la recherche d’une prise de médicaments perturbant l’hémostase (aspirine, par exemple). Le bilan étiologique comporte des examens biologiques : numération formule sanguine, plaquettes, hémostase, ionogramme, bêta-hCG, T4 libre, prolactine, testostérone et une échographie pelvienne. L’examen gynécologique n’est pas urgent, il sera envisagé en deuxième intention.
Les causes organiques de métrorragies (20 % des cas) sont la grossesse –il est impératif dans ce contexte d’éliminer une grossesse compliquée–, les anomalies de l’hémostase (10 % des cas) : déficits en facteur de coagulation, maladie de Willebrand, thrombopathie de Glanzmann et thrombopénie, les affections endocriniennes (hypothyroïdie, hyperprolactinémie, syndrome des ovaires polykystiques à rechercher devant une obésité et un hirsutisme associé), enfin les causes gynécologiques, plus rares, représentées par les infections et les tumeurs bénignes (polypes muqueux du col utérin, kystes vaginaux).
Les causes fonctionnelles qui représentent 80 % des cas sont un diagnostic d’élimination devant un bilan clinique, biologique et échographique négatif. Elles surviennent habituellement au cours de la première année des règles. La maturation de l’axe hypothalamohypophysaire se faisant progressivement, en 18 mois à deux ans, les premiers cycles étant souvent anovulatoires. En l’absence d’ovulation, la sécrétion d’estrogènes se fait de façon continue, il en résulte une prolifération endométriale inappropriée avec une desquamation spontanée et des saignements imprévisibles.
Le traitement symptomatique est fonction de l’intensité de l’hémorragie. Les formes graves de métrorragies (Hb ‹ 8 g/dl) sont une urgence et nécessitent une hospitalisation, un remplissage et éventuellement une transfusion. Le traitement comporte des estrogènes à forte dose à visée hémostatique jusqu’à l’arrêt du saignement, des fibrinolytiques et une supplémentation en fer. Le traitement estroprogestatif est poursuivi pendant au moins 5 semaines, puis relayé par un progestatif seul 10 jours par mois.
Dans les métrorragies modérées (Hb› 8 g/dl), le traitement associe des progestatifs seuls en deuxième partie de cycle, de J16 à J25, pendant au moins 3 à 6 mois, des antifibrinolytiques per os et du fer.
D’après la communication du Dr Audrey Cartault (hôpital des Enfants, Toulouse).
Article précédent
255 infanticides seraient commis chaque année
Article suivant
Près de deux écoliers sur trois ne boivent pas assez
Le TDR indispensable avant antibiotiques
Une majorité d’adultes
Le dosage de la ferritine est l’examen de première intention
La demande augmente
255 infanticides seraient commis chaque année
80 % de causes fonctionnelles
Près de deux écoliers sur trois ne boivent pas assez
Il faut dire la vérité aux enfants
Les vaccins indiqués et contre-indiqués avant un voyage
Faire la part entre responsabilité et coïncidence
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024