• Dans un lait 1er âge, que l’on interrompt à la diversification alimentaire, on trouve généralement 1,2 à 1,3 g de protéines pour 100 ml de lait, contre 3,5 g pour le lait de vache (à la clé, un risque de surpoids et de surmenage rénal) et 1 g pour le lait de mère. Dans le lait artificiel, les graisses du lait de vache, saturées, ont été remplacées par des huiles végétales, contenant des oméga 3 et 6 (absents ou quasi inexistants dans le lait de vache, présents en quantités adéquates dans le lait de mère). Quant aux glucides : lactose uniquement dans le lait de mère (alors parfaitement digestible) et de vache, souvent associé dans les laits 1er âge au dextrine maltose pour une meilleure digestibilité. Les quantités de sels minéraux et de sel sont divisées par trois dans le lait infantile versus le lait de vache. Enfin, les vitamines D, E et C sont présentes dans le lait infantile, E et C dans le lait maternel (ce qui explique que l’on supplémente en D), absentes dans le lait de vache.
• Au 2e âge, et l’âge de la diversification alimentaire, c’est essentiellement sur le fer que se fait la différence entre un lait 1er âge et un lait 2e âge. Ainsi le lait de suite contient 20 à 30 fois plus de fer que le lait de vache, construction des globules rouges oblige. Une carence martiale perturbe également le développement psychomoteur et la résistance aux infections. Le lait de femme en contient peu, mais il est très bien absorbé.
• Après l’âge de 1 an, place au lait de croissance dont l’intérêt nutritionnel est certain. Les nourrissons mangent sinon trop de protéines (le lait de croissance divise par deux ou trois la quantité de protéines du lait de vache) et pas assez de graisses, de moindre qualité de surcroît (contenant peu d’oméga 3 et 6), les parents choisissant souvent un lait de vache demi-écrémé, ce qui divise par deux les apports lipidiques. Or le bébé a besoin de beaucoup de lipides : 45 à 50 % des calories doivent être apportées par les graisses, le lait de vache entier et le lait de mère en contenant autant (de nature différente cependant). Le lait de croissance contient 30 fois plus de fer qu’un lait de vache. Par ailleurs, la concentration des minéraux et du sel en particulier dans le lait de vache reste trop élevée.
Le lait de croissance devrait donc être conseillé à tous les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans et le prix n’est pas un obstacle : « le surcoût d’un lait de croissance est de 30 à 40 centimes d’euros par jour, à comparer avec le surcoût d’une assiette bébé de légumes (2 €) par rapport à une purée maison (0,50 €), observe le Dr Bocquet qui conclut : si l’on doit faire des économies, ce n’est pas sur le lait ! »
D’après un entretien avec le Dr Alain Bocquet, pédiatre à Besançon, membre du Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie, responsable du Groupe Nutrition de l’AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire).
L’AFPA a mis en place un site pour aider les parents et les professionnels dans le choix d’un lait lorsque la mère ne peut pas ou ne veut pas allaiter : "www.laits.fr". Un autre site de l’AFPA : "www.mpedia.fr" apporte des conseils très complets, et libres de tout lien d’intérêt, sur de nombreux sujets dont l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants.
Liens d’intérêt Dr Alain Bocquet : Nestlé, Guigoz, Danone, Sodilac et Novalac.
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