Lésions ophtalmologiques et pression artérielle

Des liens étroits

Publié le 20/01/2014
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Crédit photo : PHANIE

L’impact des valeurs tensionnelles sur la survenue de pathologies ophtalmologiques peut être direct, comme dans la rétinopathie hypertensive. Dans les formes modérées, le risque d’accident vasculaire cérébral est multiplié par trois à 3 ans et dans les formes malignes, en l’absence de traitement, le taux de décès est de 40 à 50 % à 6 mois. « La majorité des signes sont réversibles sous traitement, ce qui souligne l’intérêt d’une prise en charge intensive », a rappelé le Dr Emmanuel Héron.

L’HTA peut également être responsable d’accidents aigus, tels que l’occlusion de l’artère centrale de la rétine et/ou de la veine adjacente. La prévalence de l’occlusion veineuse est de l’ordre de 1,3 % après l’âge de 45 ans ; sa survenue est liée aux facteurs de risque cardiovasculaires, en particulier l’HTA, avec un odd ratio de 2 à 5 selon les études. Les occlusions veineuses rétiniennes sont associées, chez les patients de moins de 70 ans, à un doublement du risque de décès cardiovasculaire. « Il n’existe aucun traitement curatif de ces occlusions veineuses, et le patient doit bénéficier d’un traitement antihypertenseur », a précisé le Dr Héron.

Un contrôle strict de la pression artérielle est également important pour réduire le risque d’occlusion artérielle (de l’artère centrale de la rétine ou de branche), qui est lui aussi associé aux facteurs cardiovasculaires classiques, dont l’HTA.

Éviter aussi l’hypotension nocturne

La neuropathie optique ischémique a pour facteur de risque numéro 1 un paramètre morphologique : une petite papille pleine. Elle est toutefois favorisée par l’HTA, par le biais d’une altération du réseau vasculaire du nerf optique, et peut être précipitée par une hypotension artérielle, en particulier nocturne.

Glaucome, DMLA… pas de liens clairement établis avec la TA

Les études sur les liens entre pression artérielle et glaucome donnent des résultats discordants. Un constat lié au rôle délétère à la fois de l’hypertension artérielle et de l’hypotension artérielle. Le rôle de l’HTA dans la survenue de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) n’est pas établi. En revanche, la DMLA est associée à un risque accru d’AVC, surtout hémorragique (risque multiplié par 2,6).

Enfin, l’HTA favorise la progression de la rétinopathie diabétique comme l’a montré l’étude UKPDS. Une étude très récente (*) montre que la rétinopathie peut régresser sous l’effet un bon contrôle de l’HbA1c et des valeurs tensionnelles.

D’après la communication du Dr Emmanuel Héron, Paris.

(*) Liu Y et al. Diabetes Care 2013;36:3979-84.

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9294