LE MICROBIOTE INTESTINAL et les probiotiques sont aujourd’hui les premières pistes explorées dans la prévention de la dermatite atopique (DA). Les bactéries saprophytes de l’épithélium intestinal participent à l’immunité avec un rôle protecteur vis-à-vis de l’immunité adaptative. Elles vont promouvoir l’immunité innée.
Parmi les cohortes néonatales, l’étude prospective de Copenhague sur l’asthme dans l’enfance conclut à un rôle protecteur du microbiote intestinal sur l’émergence de maladies allergiques, avec une relation inverse entre la diversité de la flore intestinale des nouveaux nés et l’apparition d’une maladie allergique… mais aucune association n’est constatée pour la DA (1). Malgré tout, les données restent divergentes, comme indique l’observation d’une corrélation entre une pauvre diversité du microbiote intestinal à 1 mois de vie et le développement d’un eczéma atopique (2). Des résultats à suivre, donc.
Probiotiques.
Une méta-analyse Cochrane qui concerne l’effet préventif éventuel des probiotiques sur l’histoire naturelle de l’allergie suggère leur potentiel dans la prévention de la DA de l’enfant mais souligne l’hétérogénéité des résultats (3). Elle met aussi en évidence les effets bénéfiques, présents dans toutes les études et chez les enfants à haut risque, d’une souche : Lactobacillus rhamnosus.
Les supplémentations rencontrent toutefois des succès variés. Une étude récente montre une influence du mode de délivrance sur la composition du microbiote et sur le risque ultérieur de manifestations atopiques (4). Les autres explications incluent la nature des probiotiques utilisés, les fenêtres d’exposition, et la prise en compte des facteurs confondants tels que la présence d’animaux au domicile, le niveau d’éducation, l’âge d’introduction des aliments allergisants, etc.
Une étude effectuée récemment à partir du regroupement de cohortes néonatales de cinq pays européens permet d’observer une diminution du risque d’apparition de dermatite atopique chez de jeunes enfants complémentés en prébiotiques, cette fois-ci, dans un lait maternisé (5), pour conclure sur l’hypothèse que la clé de la prévention de la DA pourrait appartenir aux symbiotiques.
D’après la communication du Pr Jocelyne Just, allergologue, centre de l’asthme et des allergies à l’hôpital Armand Trousseau, Paris.
(1) Bisgaard H et coll. J Allergy Clin Immunol. 2011;128(3):646-52.e1-5.
(2) Abrahamsson TR et coll. J Allergy Clin Immunol. 2012;129(2):434-40, 440.e1-2.
(3) Osborn DA and Sinn JK. Cochrane Database Syst Rev. (2007).
(4) van Nimwegen FA et coll. J Allergy Clin Immunol. 2011;128(5):948-55.e1-3.
(5) Grüber C et coll. J Allergy Clin Immunol. 2010;126(4):791-7.
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