Essai jumeau de DAPA-HF, premier à démontrer les bénéfices de la dapagliglozine chez des patients ayant une ICFEr avec ou sans diabète, EMPEROR-Reduced a confirmé l’intérêt de cette classe thérapeutique dans ce contexte. Le critère primaire qui combinait décès cardiovasculaire et hospitalisation pour insuffisance cardiaque (IC) a été réduit de 26 %. Ce bénéfice s’observe dans la plupart des sous-groupes de patients (âge, sexe, indice de masse corporelle, fonction rénale, antécédents d’IC). « La méta-analyse des deux essais confirme elle aussi les effets positifs de ces inhibiteurs du SGLT2 sur un large panel de patients », a souligné le Pr Faiez Zannad. Outre la réduction des hospitalisations pour IC, du recours à des vasopresseurs (par voie intraveineuse) ou des inotropes positifs, des séjours en unité de soins intensifs et des consultations pour intensification des diurétiques, ils apportent une plus grande stabilité clinique. Ces bénéfices apparaissent précocement, dès le 12e jour de traitement. Au-delà de leur impact positif sur le plan cardiovasculaire, ils réduisent la dégradation de la fonction rénale et améliorent la qualité de vie dans toutes ses dimensions (physique, mentale et sociale). Le profil de tolérance est similaire à celui observé dans les autres essais, avec notamment pas d’hypoglycémies, pas de déplétion volémique et d’hypotension et pas d’hypo ou d’hyperkaliémie. « L’augmentation de la créatininémie, pouvant être observée en début de traitement, est transitoire et sans incidence. Elle doit juste inciter à ne pas doser trop tôt ce paramètre après l’instauration du traitement, qui ne nécessite pas de titration et est facile à utiliser chez une majorité de patients », a précisé le Pr Zannad.
L’omecantiv mecarbil dans les formes sévères
« L’étude GALACTIC-HF, essai multicentrique international qui a randomisé omecantiv mecarbil versus placebo chez des patients ayant une ICFEr, s’inscrit dans la recherche d’un inotrope positif idéal », a rappelé le Pr Michel Galinier. Il a inclus 8 256 patients ayant une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) ≤ 35 % (en moyenne 27 %), avec une IC majoritairement de classe III ou IV de la NYHA et par ailleurs bien traités. Notamment, près de la moitié (47 %) recevait déjà du sacubitril/valsartan. Au terme du suivi de 36 mois, on observe une réduction de 8 % du risque du critère primaire (temps au premier événement lié à l’IC ou décès cardiovasculaire) dans le bras traitement inotrope (HR 0,92, IC 95 % 0,86-0,99, p = 0,025). Il n’a pas été retrouvé de différence entre les deux bras de l’étude quant à la tolérance, très bonne au niveau tensionnel et sans augmentation des ischémies myocardiques et des troubles du rythme. « Cette réduction de 8 % est certes modeste, a indiqué le Pr Galinier, mais les analyses en sous-groupes devraient permettre de mieux préciser le profil des patients les plus susceptibles de bénéficier de l’omecantiv mecarbil. Les premières données penchent pour ceux ayant été récemment hospitalisés pour une IC aigue, de classe III ou IV de la NYHA, avec une FEVG < 28 %, un taux de NT-proBNP > 2 000 pg/ml et en rythme sinusal ».
D’après les communications des Prs Faiez Sannad (Nancy) et Michel Galinier (Toulouse).
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