Fabienne Galley Raulin, sage femme et psychologue, plaide pour une modernisation de l’approche de la sexualité. Elle appuie son propos sur le constat de nombreuses facettes à améliorer, comme la nécessité d’une éducation sexuelle au plaisir – pour dépasser le comportement inné de la « sexualité-reproduction » – ou encore la prise de conscience que la sexualité débute avant la puberté. Pour elle, l’approche de la sexualité dans la société actuelle est restrictive, ciblant tout particulièrement la prévention des infections sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées, et abordant la sexualité de façon complexe et intellectuelle.
Elle relève la place importante de la pornographie, en particulier chez les jeunes (tant les garçons que les filles), et propose de la transformer en outil à travers l’observation, tout particulièrement le repérage des émotions et des échanges. En même temps, il est parfois nécessaire d’accompagner les jeunes du fait du caractère obsédant des images et de la sidération de l’imaginaire. La pornographie est encore souvent le seul apprentissage de la sexualité, ce qui fait le lit de nombreuses difficultés, dont le clivage entre sexualité et socialisation.
De façon pragmatique et simple, elle encourage à une approche corporelle globale dès le plus jeune âge. Chez l’enfant, il s’agit de prendre conscience de son intimité, apprendre à la protéger et l’aimer, et accompagner la socialisation de la sexualité dans le respect des règles du jeu sexuel (respect, consentement). Plus tard, il s’agira de revisiter la « première fois » (approche, séduction, sens et sensations, langage du corps), pour expliquer et donner du sens. Ceci permet d’explorer toutes les composantes en jeu. Une telle connaissance du corps et des « jeux sexuels » permet un ancrage de tout le corps (ancrage, fluidité, admiration de la santé sexuelle) qui participe à la confiance en soi et en son potentiel.
Dans ces objectifs, un travail basé sur l’approche sexocorporelle paraît tout particulièrement intéressant. Les modes d’excitation sexuelle en lien avec les lois du corps, y sont explorés, en identifiant l’influence des gestes volontaires et directs sur la courbe d’excitation sexuelle tels que rythmes, tensions musculaires, ou utilisation de l’espace (respiration et mouvements corporels). De plus en plus de ressources (documents, recherche, professionnels formés) sont disponibles.
CHU de Toulouse Communications de Fabienne Galley (Verdun), lors de la session « Éducation à la santé sexuelle et à la sexualité »
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