Motif très fréquent de consultation, les ménomérorragies de l’adolescente sont fonctionnelles dans 85 à 90 % des cas ; néanmoins, avant d’arriver à cette conclusion, il est important d’éliminer une grossesse, une anomalie de l’hémostase (10 %), une cause iatrogène ou infectieuse et une pathologie organique (rare).
L’interrogatoire doit rechercher en particulier les évènements hémorragiques dans les antécédents personnels et des pathologies familiales de l’hémostase. Il est important également d’évaluer le retentissement sur la qualité de vie.
L’examen clinique pelvien n’est pas systématique en première intention, surtout chez les patientes vierges. Le bilan biologique comprend des b-HCG, une NFS, ferritine, un bilan infectieux, un prélèvement vaginal à la recherche de Chlamydia et gonocoque et, en cas de suspicion de pathologie de l’hémostase, un bilan d’hémostase avec notamment un facteur de Willebrand.
L’échographie pelvienne peut être réalisée par voie suspubienne si la patiente est vierge, elle n’est pas systématique en première intention. En cas de suspicion de pathologie organique sur l’échographie, l’hystéroscopie par vaginoscopie doit être privilégiée.
Chlamydia, maladie de Willebrand
L’infection à Chlamydia est l’IST la plus fréquente chez les adolescentes, souvent asymptomatique. Le traitement est l’azithromycine 250 mg, 4 cp en une prise, avec un dépistage et traitement du partenaire.
La maladie de Willebrand est la plus fréquente des anomalies de la coagulation ; elle concerne plus de 10 % des femmes avec ménorragies. La prise en charge est multidisciplinaire, avec des traitements antifibrinolytiques, hormonaux (pilule oestrogéno-progestative [OP] en première intention voire DIU au levonorgestrel) et un traitement spécifique pour les types 2 et 3, par transfusion de concentrés de facteurs de Willebrand et facteur VIII. C’est une contre-indication à l’utilisation des AINS.
Progestatif séquentiel
La prise en charge des ménorragies fonctionnelles non sévères comprend des antifibrinolytiques et, en cas de cycles courts, un traitement progestatif séquentiel de 10 jours par mois en deuxième partie de cycle par de la dydrogestérone. En cas d’échec ou de cycle non identifiable, un traitement OP en discontinu est efficace. Il sera utilisé en première intention en cas de ménorragies modérées.
Si une hémorragie aiguë survient, une hospitalisation et une transfusion peuvent être nécessaires, associées à un traitement antifibrinolytique IV et OP à forte dose.
Un traitement de l’anémie devra être proposé dans tous les cas.
Hôpital Foch, Suresnnes
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