IL FAUT RAPPELER les principaux enseignements des études Duration, présentées depuis 2008 lors des grands congrès de diabétologie. L’étude Duration 1, avait montré la non-infériorité de la prise hebdomadaire par rapport à la prise biquotidienne d’exenatide (Byetta) tant pour la diminution du taux d’HbA1c que pour la perte de poids, une équivalence qui perdure un an. Duration 5 met même en évidence une baisse plus importante du taux d’HbA1c avec Bydureon.
Bien sûr, d’autres études ont comparé Bydureon avec d’autres classes d’antidiabétique. Ainsi Duration 2 a montré une baisse du taux d’HbA1c supérieure à celle obtenue avec un inhibiteur de DPP-4 et équivalente à celle observée sous glitazone. La baisse de poids atteint 2,8 kg contre 0,86 kg sous inhibiteur de DPP-4, alors que sous glitazone la prise de poids atteint 3,36 kg. Duration 4 a élargi cette comparaison à la metformine, dans le cadre de monothérapies, qu’il s’agisse du contrôle glycémique ou de la perte de poids. Bydureon fait jeu égal avec la metformine et confirme les résultats de Duration 2 par rapport à l’inhibiteur de DPP-4 (sitagliptine) et à la glitazone.
Duration 3 a comparé, chez 487 patients non contrôlés par metformine seule ou associée à un sulfamide, Bydureon à l’insuline glargine. À l’avantage du premier, la diminution du taux d’HbA1c a été supérieure (-1,5 % versus -1,3 %) et surtout la perte de poids a atteint 2,6 kg à 26 semaines alors que sous insuline la prise de poids était de 1,4 kg.
Les enseignements de Lisbonne.
Le congrès de l’EASD a marqué une nouvelle étape dans le développement de Bydureon. Tout d’abord, deux analyses rétrospectives portant sur 1 877 patients pour Byetta et sur 670 patients sous Bydureon. Dans un cas comme dans l’autre, l’efficacité sur le contrôle glycémique (HbA1c, glycémie à jeun) et l’effet favorable sur le poids ne dépendent pas de l’âge du patient, de la durée d’évolution du diabète, du genre, du groupe ethnique ou de l’IMC.
Mais on retiendra surtout l’analyse de l’évolution des facteurs de risque cardio-vasculaire dans le prolongement des études Duration 3 et 4. 346 patients de l’étude Duration 3 ayant été suivis pendant 84 semaines on constate que le pourcentage de ceux qui voient leurs facteurs de risques réduits est plus important sous Bydureon que sous insuline glargine (pression systolique ≤ 130 mmHg, LDL< 2,586 mmol/l et HbA1c< 7 % (objectif 1) ou à 6,5 % (objectif 2)).
L’étude post-hoc de Duration 4 analysait d’autres critères : la relation à la perte de poids et l’évolution des facteurs de risque cardiovasculaires dans chaque groupe, objectif A (HbA1c< 7 %, absence de prise de poids et d’hypoglycémies majeures) et objectif B (HbA1c< 7 %, systolique< 130 mmHg, LDL< 2,6 mmol/l). En sachant qu’à l’inclusion, plus de la moitié des patients présentaient des anomalies tensionnelles et/ou lipidiques.
L’objectif A est atteint dans 48 % des cas sous exenatide, 46 % sous metformine, 22 % sous glitazone (pioglitazone) et 35 % sous sitagliptine. Les pourcentages sont respectivement de 16, 13, 10 et 7 % pour l’objectif B. Des résultats qui plaident donc aussi pour une bonne tolérance cardio-vasculaire de l’exenatide, voire des effets favorables, ce qui reste à confirmer.
C’est l’objectif que s’est fixé la grande étude Exscel, incluant 9 500 patients suivis pendant plus de 4 ans et qui compare le nombre d’événements cardio-vasculaires sous Bydureon et placebo (en association au traitement standard).
Ce plan de développement clinique est donc loin d’être terminé et ne comporte qu’une petite fausse note : le protocole de Duration 6 n’a pas permis de montrer la non-infériorité de Bydureon versus liraglutide à une prise par jour.
On attend enfin les résultats des études sur une forme mensuelle d’exenatide de premiers résultats encourageants ayant été présentés au congrès de l’ADA, en juin dernier.
Article précédent
L’atout rénal de la linagliptine
Une recherche active
Des liens à explorer
Génétique et graisses
Peu de consensus
À la recherche des rouages communs
Sitagliptine : tour d’horizon des études
Le bénéfice de l’association simvastatine-ézétimibe
Il ne faut pas hésiter à intensifier le traitement
Un lourd impact économique
Des marqueurs métaboliques émergents
Réduction significative des hypoglycémies
L’atout rénal de la linagliptine
Vers l’exénatide hebdomadaire
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024