L’alliance des deux laboratoires, BMS et Astra Zeneca, développe actuellement plusieurs molécules agissant à différents stades de la physiopathogénie du diabète de type 2. La dapaglifozine agit au niveau du tubule proximal en inhibant la réabsorption du glucose (classe des inhibiteurs du SGLT2). Pour rappel, trois études ont été présentées au congrès 2011 de l’Association Américaine du Diabète (ADA) avec des résultats prometteurs : versus placebo en ajout à la metformine sur 102 semaines, versus glipizide en ajout à la metformine sur deux ans et, plus original, en association à la metformine chez les patients naïfs de traitement.
Quant à la saxagliptine (Onglyza), un inhibiteur de DPP-4, après avoir présenté plusieurs études d’efficacité au cours des derniers congrès, que ce soit en association avec insuline, avant l’insuline ou dans l’insuffisance rénale, les investigateurs ont cette fois fait le tour complet des potentiels effets non diabétiques de cette molécule, avec des débats attractifs à la clé.
Effets cardio-vasculaires intéressants.
Pour répondre aux questions désormais incontournables de sécurité cardiovasculaire, Jens Huul Hult (Copenhague) a rappelé des résultats préliminaires mettant en évidence des effets putatifs positifs des incrétines : augmentation de la réponse myocardique au stress et diminution de la taille des infarctus in vivo (1,2), notamment. Une petite étude clinique en double aveugle versus placebo (3), sur 105 patients en infarctus du myocarde avec élévation du segment ST, est venue compléter ces résultats, mettant en évidence une diminution de 23 % de la taille des infarctus à 90 jours, lors d’un traitement par exenatide 15 minutes avant et 6 heures après intervention coronaire programmée.
D’autres effets cardio-vasculaires pourraient être explorés, parmi lesquels un impact éventuel sur l’athérosclérose et la pression artérielle.
Par ailleurs, une métaanalyse (4) présentée à l’ADA 2011 suggère qu’un inhibiteur de DPP-4 n’augmente pas le risque cardio-vasculaire. Concernant la saxagliptine en particulier, l’analyse systématique de tous les essais déjà menés (en phase II et II, sur 4 607 patients randomisés) ne montre pas d’augmentation du risque de cardio-vasculaire (mort, infarctus du myocarde et AVC) et suggère au contraire une diminution des événements cardio-vasculaires (5). L’hypothèse d’une protection cardio-vasculaire apportée par la saxagliptine devra toutefois être testée dans des essais cliniques de grande ampleur conçus à cet effet.
Quant aux effets rares, « le recul actuel sur les incrétines, avec plus d’un million de patients, ne montre pas d’augmentation du risque de pancréatite aiguë, par ailleurs 2,83 fois plus élevé chez le diabétique que chez le non diabétique (6) », indique le Pr Hult.
D’après des symposia et une conférence de presse organisés par BMS et Astra-Zeneca
(1) Read PA et al. Circ Cardiovasc Imaging. DPP-4 inhibition by sitagliptin improves the myocardial response to dobutamine stress and mitigates stunning in a pilot study of patients with coronary artery disease.
2010 Mar;3(2):195-201. Epub 2010 Jan 14.
(2) D J Hausenloy, et al. FC1 Dipeptidyl peptidase IV inhibitors limit myocardial infarct size in a glucose-sensitive manner. Heart 2010;96:e11 doi:10.1136/hrt.2010.205781.7
(3)L nborg J et al. Exenatide reduces reperfusion injury in patients with ST-segment elevation myocardial infarction. Eur Heart J. 2011 Sep 14
(4) BAPTIST GALLWITZ et al. ADA Scientific Sessions Late Breaking Abstract Sunday, June 26, 2011 Abstract -39-LB
(5) Frederich R et al. A systematic assessment of cardiovascular outcomes in the saxagliptin drug development program for type 2 diabetes. Postgrad Med. 2010 May;122(3):16-27.
(6) Noel RA et al. Increased risk of acute pancreatitis and biliary disease observed in patients with type 2 diabetes: a retrospective cohort study. Diabetes Care. 2009 May;32(5):834-8. Epub 2009 Feb 10.
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