LA PROTÉINE SPARC (secreted protein acidic and rich in cysteine), initialement identifiée dans l’os, est également connue sous le nom d’ostéonectine ou BM-40. Bien qu’elle soit exprimée dans de nombreux tissus, les cellules du tissu adipeux sont la principale source de SPARC circulante chez les sujets obèses. Cette protéine multifonctionnelle est impliquée dans l’ostéogénèse, l’angiogénèse, la cicatrisation, la tumorogenèse, la fibrose rénale et hépatique. SPARC a été étudiée dans différentes pathologies, et c’est seulement récemment qu’il a été suggéré qu’elle pouvait jouer un rôle clé dans la pathogénie de l’obésité et du diabète de type 2. Cependant, le rôle physiopathologique de SPARC dans le métabolisme glucidique n’est pas parfaitement élucidé.
Pour mieux comprendre son importance clinique, Y. Zhang et son équipe (département de biochimie clinique, Chongqing Medical University, Chine) ont conçu et réalisé une étude destinée à évaluer les taux plasmatiques de SPARC chez des sujets normaux, chez des sujets dont la régulation du glucose est anormale et chez des diabétiques de type 2. Ils ont ensuite étudié l’impact de différents facteurs sur la protéine SPARC circulante : index de masse corporelle (IMC), taux de lipides sanguin, glycémie, insulinémie et index de résistance à l’insuline, HOMA-IR.
Ont été inclus dans l’étude 54 sujets diabétiques nouvellement diagnostiqués, 53 sujets avec une régulation du glucose anormale et 53 sujets normaux. Les taux de SPARC ont été mesurés par ELISA. Les résultats de l’étude montrent que les taux de SPARC circulante sont plus élevés chez les diabétiques de type 2 comparés aux sujets dont la régulation du glucose est anormale et aux sujets contrôle [(16,7±6,9 versus 14,0± 8,0) µmol/L, p‹0,05 et (16,7± 6,9 versus 11,7± 4,4)µmol/L, p‹0,01]. Cependant aucune différence dans les taux de SPARC n’a été constatée entre les sujets contrôle et les sujets avec une régulation du glucose anormale. Une corrélation positive a été constatée entre les taux de SPARC et les IMC, le pourcentage de graisse, les triglycérides, l’insulinémie à jeun et 2 heures après une charge en glucose et l’HOMA-IR. De plus, après analyse par régression multiple, les triglycérides et l’index de résistance à l’insuline étaient indépendamment associés aux taux de SPARC. Pour Y. Zhang, les résultats de cette étude mettent en évidence une augmentation des taux de SPARC chez les obèses et les sujets diabétiques de type 2, suggérant que la protéine SPARC peut jouer un rôle dans la pathogénie de l’obésité et du diabète.
Chez les patients nouvellement diagnostiqués, d’autres marqueurs d’intérêt ont été suggérés par des chercheurs de la même université (Y. Luo et coll.), comme la nesfatine-1, qui est augmentée à la fois chez les sujets présentant une intolérance au glucose et chez les diabétiques nouvellement diagnostiqués.
Insulinorésistance.
Parmi les autres marqueurs présentés au congrès, on peut citer l’IL-18, dont la concentration sérique diminue avec l’hyperinsulinémie, suggérant des effets anti-inflammatoires de l’insuline (M. Sraczkowski et coll.). Le rôle d’apolipoprotéines (Apo-CIII et Apo-E) a aussi été mis en évidence par des chercheurs français (S. Baldi et coll.), la première augmentant l’insulinosensibilité en atténuant l’impact métabolique négatif des triglycérides, la seconde, au contraire, augmentant l’Insulinorésistance, toujours par la voie des triglycérides.
Certains biomarqueurs semblent avoir une action plus directe, comme la vaspine (J. Breitfeld), une adipokine qui est insulinosensibilisante et semblerait présenter plusieurs variants génétiques à même d’influencer la pathophysiologie de l’insulinorésistance.
Cet échantillon des marqueurs présentés au congrès montre bien le dynamisme de ce champ d’investigations qui implique à la fois la science fondamentale et clinique, et vise essentiellement à faire progresser les connaissances fondamentales de la pathogénie du diabète, en mettant à jour le lien entre l’épidémiologie de ces marqueurs et les mécanismes qui sous-tendent leur présence.
Session Metabolic emerging biomarkers n°PS042
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