IRM cardiaque

Une évaluation anatomique et fonctionnelle

Publié le 18/03/2011
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L’IMAGERIE CARDIAQUE par résonance magnétique (IRM) est fondée sur l’analyse du contraste naturel entre le sang et le tissu myocardique. L’évaluation des vitesses des flux sanguins est possible par différentes méthodes. En association à des techniques d’imagerie rapide, l’utilisation d’agents de contraste paramagnétique et d’un stress pharmacologique par le dipyridamole ou l’adénosine permet de visualiser et de quantifier les zones ischémiques.

Des indications validées.

L’IRM est une technique qui a été validée sur le plan de l’acquisition d’images tridimensionnelles. Elle fournit ainsi des mesures de masse et de volumes précises et reproductibles qui ne nécessitent pas le recours à des modèles géométriques.

L’ischémie myocardique peut être analysée par la contractilité sous stress par dobutamine. En effet, des perturbations de la fonction diastolique puis systolique apparaissent précocement, bien avant les modifications électriques et cliniques. Il a été montré que l’analyse de la contractilité myocardique en IRM sous haute dose de dobutamine permet d’obtenir des résultats équivalents, voire supérieurs, à ceux que fournit l’échographie de stress par dobutamine (1). Selon ce travail, la sensibilité de l’IRM dans la détection de la maladie coronaire est de 86 % et sa spécificité de 85 % ; sa valeur prédictive positive atteint 91,3 % et sa valeur prédictive négative 78,3 %. Ces valeurs sont comparables à celles de la tomographie par émission de positons et supérieures à celles de la tomoscintigraphie myocardique. Il est ainsi possible de détecter l’ischémie myocardique de façon qualitative en quelques minutes et de quantifier son étendue par l’analyse des courbes d’intensité du signal en fonction du temps.

La caractérisation tissulaire est par ailleurs réalisable sans injection de produit de contraste. L’imagerie des artères coronaires est difficile en raison de la petite taille et la tortuosité des vaisseaux, de la superposition des signaux coronaires, graisseux et épicardiques, et enfin de la mobilité cardiaque et respiratoire.

Takotsubo et dysplasie ventriculaire droite arythmogène.

La cardiomyopathie takotsubo, également appelée ballonisation apicale transitoire du ventricule gauche en Europe et aux États-Unis, est également une bonne indication de l’IRM (2). Cette affection est caractérisée par une douleur thoracique suivant un stress, des modifications électriques et/ou enzymatiques, une dysfonction ventriculaire gauche régressive et une absence de lésion ou de spasme coronaire. La dysfonction ventriculaire est caractérisée par une ballonisation transitoire de la pointe du ventricule gauche, dont les contours convexes prennent l’aspect d’un takotsubo, vase utilisé par les pêcheurs japonais comme piège à pieuvres.

L’apport de l’IRM dans le diagnostic de la dysplasie ventriculaire droite arythmogène (DVDA), enfin, est une référence (3). La présence d’anomalies majeures de la contraction ventriculaire droite est d’un grand apport pour le diagnostic de DVDA et la valeur prédictive négative de leur absence est élevée.

D’après la communication du Dr Farzin Beygui (département de cardiologie médicale, institut de cardiologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris).

(1) Nagel E, et coll. Circulation 1999 ; 99 : 763-70.

(2) Akashi YJ, et coll. Circulation 2008 ; 118 (25) : 2754-62.

(3) Murphy DT, et coll. Am J Roentgenol. 2010 ; 194 (4) : W299-306.

Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8926