Prise en charge de l’HTA

Affaire de médecin ou affaire de patient ?

Publié le 21/01/2013
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LES RECOMMANDATIONS en vigueur en France préconisent, avant tout traitement, de confirmer le diagnostic en faisant notamment appel à des mesures tensionnelles en dehors du cabinet médical. La mise en place de mesures hygiénodiététiques est également indispensable, et implique de toute évidence le patient. La réalisation d’un bilan initial et l’organisation d’une consultation d’information et d’annonce de l’HTA sont recommandées (1).

Concernant le traitement, une méta-analyse récente a montré qu’en pratique clinique, il existe des différences importantes d’observance en fonction de la classe pharmacologique. Globalement, celle-ci est faible avec les diurétiques et les bêtabloquants et meilleure avec les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (2).

Le modèle des stades de Prochaska et DiClemente décrit les processus cognitifs et comportementaux mis en jeu par le patient en fonction de sa maturation décisionnelle (3). Utilisé à l’origine pour aborder des problèmes de dépendance, il peut inspirer le clinicien, qui doit avoir une attitude appropriée, parfois fournir de l’information, souvent participer à l’engagement à l’action. L’intervention médicale doit donc être adaptée au stade du processus de changement et faire avancer le patient dans la démarche du changement de comportement.

La perception du risque.

Une prise en charge centrée sur le patient devrait évoquer les dimensions diverses du risque qu’il court. Leur perception au niveau individuel reste en effet faible. Elle est très différente de celle des professionnels de santé et est perturbée par un « biais d’optimisme » (4).

Une approche systématisée associée à l’usage de modèles de représentation visuelle du risque, comme le risk characterization theater (5) ou les palettes de Paling (6), peut faciliter une meilleure perception du risque, idéalement au cours d’entretiens motivationnels.

De telles méthodes sont à même d’optimiser la prise, par exemple d’olmésartan, seul ou en association fixe, dans l’HTA essentielle. La perception de la maladie hypertensive par le médecin lui-même est également un facteur indispensable (7).

D’après un symposium organisé par Daiichi Sankyo.

(1) Prise en charge de l’hypertension artérielle de l’adulte. Recommandation de la Société française d’hypertension artérielle 2013, disponible sur www.sfhta.eu.

(2) Circulation 2011;123(15):1611-1621.

(3) Am Psychol 1992;47(9):1102-1114.

(4) Rev Med Suisse 2010;252(22):1182-1187.

(5) Rifkin E, Bouwer E. The illusion of certainty health benefits and risks. Heidelberg: Springer, 2007.

(6) BMJ 2003;327(7417):745-748.

(7) J Hypertens 2010;28(6):1330-1339.

Dr G. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9211