La petite brûlure, qui peut être prise en charge à domicile sans avis spécialisé, se définit son caractère superficiel, sa surface inférieure à 10 % de la surface corporelle (< 5 % chez le nourrisson, les personnes âgées ou vulnérables), l’absence de retentissement général important, une localisation et une origine n’exposant pas à un risque particulier.
Surface, localisation, terrain, cause
En ville, la surface brûlée peut être évaluée par la règle des 9 de Wallace (chez l’adulte 9 % pour la tête et le cou, ou un bras, 18 % pour chaque jambe, ou une face du tronc, 1 % les organes génitaux), sachant que la paume de la main avec les doigts représentent environ 1 % de la surface corporelle.
Certaines localisations excluent d’emblée la petite brûlure : les yeux, la face, les mains, les plis de flexion, la région périnéale (risque de problème infectieux, urinaires ou fécaux), les zones exposant à des phlébites (brûlures des membres inférieurs ou limitant la marche), les brûlures des voies aériennes – même si les lésions cutanées sont légères – ainsi que les brûlures circulaires profondes, qui font effet de garrot et requièrent un geste chirurgical en urgence.
Le terrain ne doit pas être fragilisé (diabète, insuffisance cardiaque, coronarienne, rénale, hépatique, respiratoires… etc.) et la brûlure ne doit pas s’associer à une atteinte de l’état général, fièvre, déshydratation, gène à la marche, problème d’autonomie difficultés à se déplacer à se nourrir, etc.
La cause de la brûlure est importante, certaines étiologies soulevant d’autres problématiques comme les polytraumatismes, les explosions avec blast et atteinte otologique et pulmonaire, l’inhalation de produits toxiques (CO, cyanure), les brûlures chimiques qui peuvent occasionner des lésions par passage transcutané ou inhalation, les brûlures par arc électrique avec risque de rhabdomyolyse, d’atteinte rénale ou cardiaque.
La surveillance indispensable
« Le caractère superficiel n’est pas toujours évident à affirmer, il demande une certaine expérience, qui ne prémunit même pas d’erreurs. Souvent le diagnostic ne peut être confirmé que par la surveillance », convient le Pr Marc Chaouat (hôpital Saint-Louis). La règle des trois semaines est incontournable : toute brûlure non cicatrisée à trois semaines est une brûlure profonde et doit être greffée.
Le parcours de soin est souvent complexe, le contact avec un spécialiste des brulés étant retardé, soit parce que le patient n’a pas consulté, soit qu’il n’a pas été adressé à temps suite à une mauvaise évaluation. Ce retard entraîne des douleurs prolongées, une augmentation du risque d’infection, de complications, et de séquelles importantes.
Actuellement, la place accordée aux brûlures au cours des études médicales est négligeable. « Il est indispensable à la fois d’informer le public sur la nécessité de consulter et former le personnel médical et paramédical à distinguer les petites brûlures et les autres, à connaitre leurs limites et à orienter facilement les patients à des référents brulés », souligne le chirurgien plasticien.
Session plénière « Nouvelles organisations et parcours en plaies et cicatrisation »
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