Le plan Cancer 2014-2019 prévoit de « positionner dans le dispositif [de la généralisation du dépistage du cancer cervico-utérin, ndlr] l’alternative par autoprélèvement pour les femmes qui ne font pas de frottis ».
Dans cet optique, le CHU de Tours a été choisi pour coordonner une expérimentation sur les conditions d’utilisation du test HPV avec pour objectif non pas de remplacer le frottis mais plutôt de disposer d’une solution de secours pour les femmes qui ne bénéficient pas du dépistage. Après une première phase qui a entériné la performance de l’auto-prélèvement vaginal HPV, 6?000 femmes d'Indre-et-Loire de plus de 30 ans ont été inclues en février 2012 dans l’expérimentation à proprement parler.
Les résultats en cours de publication sont satisfaisants : 22,5% des femmes en dehors du circuit du dépistage habituel (aucun remboursement de frottis par l'Assurance Maladie depuis trois ans) et qui ont reçu une lettre leur proposant un kit d’auto-prélèvement ont fait soit le test, soit un frottis alors que parmi les femmes ayant reçu une invitation à réaliser un frottis, seulement 11,7% des femmes se sont fait dépister.
« L’auto-prélèvement est une technique fiable et une bonne alternative au frottis pour des femmes qui n’ont pas accès au dépistage », en déduit l’un des coordinateurs, le Dr Ken Haguenoer, PH au centre de coordination des dépistages des cancers (CHRU de Tours). Le second projet de l’équipe vient d’être retenu par l’INCa: il s’agit de déterminer le mode optimal de remise du kit : par courrier ou par le médecin traitant. « Quoi qu’il en soit, poursuit-il, il existe désormais assez d’éléments scientifiques pour nourrir la réflexion sur la diffusion à grande échelle des kits d’auto-prélèvement HPV pour dépister les femmes exclues du dépistage du cancer du col de l’utérus. » Une étude médico-économique est en cours.
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