L’OMS classe les maladies musculosquelettiques (MSQ) en cinq grandes catégories – polyarthrite rhumatoïde, goutte, cervicalgies, lombalgies, arthrose – et « autres ». Plusieurs études ont pu montrer l’impact des MSQ dans le monde, notamment des cervicalgies et des lombalgies.
Un projet, présenté pour la première fois lors du congrès de la SFR 2018, avait pour objectif d’analyser dans le détail la fréquence des MSQ dans le monde, par pays ou par continent, et de quantifier leur impact et leur évolution. En comparant les données relatives aux MSQ et à 22 autres causes de morbidité dans la base de données « Global Burden of Disease » de l’OMS, Eden Sebbag a constaté que les MSQ représentent la 9e cause de Daly (disability adjusted life years, années de vie en bonne santé perdues), la 19e cause d’YLL (years of life lost, années de vies perdues) dans le monde, et surtout la 2e d’YLD (years lost due to disability, années vécues avec un handicap). Ces YLD constituent donc le principal facteur des Daly liées aux MSQ.
Une augmentation mondiale des MSQ
La proportion de Daly liées aux MSQ est le plus importante en Europe, le plus faible en Afrique. L’étude montre aussi une corrélation significative positive entre le PIB d’un pays et l’impact des MSQ. « Les causes de cette hétérogénéité entre les différents pays et continents ne sont pas évidentes. Il existe un biais dans la mesure où les données de l’OMS sont celles qui sont transmises par les institutions de santé publique, mais l’analyse des données disponibles et la corrélation forte avec le PIB par habitant confirment l’impact plus important des MSQ dans les pays riches. Une évolution profonde du paysage médical et un allongement de l’espérance de vie sont des hypothèses probables », explique Eden Sebbag. Quoi qu’il en soit, en quinze ans, les MSQ ont significativement augmenté partout dans le monde, et en particulier dans les pays en voie de développement.
Cette étude confirme de façon plus formelle que les MSQ sont fréquentes, continuent à augmenter, et que, si elles ne sont pas directement mortelles, elles constituent une cause essentielle de handicap, avec une répercussion notable sur la qualité de vie, mais aussi des conséquences socio-économiques. Il est donc nécessaire d’améliorer le diagnostic et la prise en charge de ces MSQ, qui deviennent un véritable enjeu de santé publique.
D’après un entretien avec Eden Sebbag, rhumatologue au CHRU de Strasbourg
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