L’intérêt d’un traitement précoce et énergique de la polyarthrite rhumatoïde est aujourd’hui reconnu. De fait, Pour le Pr Tom WJ Huizinga (Leydes, Pays-Bas), « si l’activité de la maladie n’est pas contrôlée de façon adéquate dans les premières années, il peut s’ensuivre, chez certains patients, une destruction articulaire rapide, un handicap fonctionnel et une altération de la qualité de vie », sans compter de lourdes conséquences professionnelles. Aujourd’hui, on sait que l’association précoce du méthotrexate et d’une biothérapie a une efficacité supérieure au méthotrexate seul pour permettre d’atteindre la rémission et l’arrêt de la progression radiographique. L’identification précoce des patients souffrant de synovite indifférenciée à haut risque de développer une affection chronique et érosive est aussi un élément clé dans la prévention de la maladie. C’est ainsi un des objectifs de la Leiden Early Arthritis Clinic Cohort qui, depuis 1992, a inclus environ 2 400 patients atteints de polyarthrite indifférenciée (n = 800), de polyarthrite rhumatoïde (n = 900) ou relevant d’autres diagnostics (n = 700). De même, en présence d’une polyarthrite rhumatoïde, il est essentiel d’établir des facteurs de risque d’évolution plus sévère. Et c’est grâce à cette capacité à identifier et classer les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde plus tôt dans l’histoire de leur maladie qu’une intervention thérapeutique précoce et adéquate pourra avoir lieu. Car c’est au début de l’installation des phénomènes inflammatoires que les traitements sont les plus à même d’enrayer le cours de la maladie d’où la notion actuelle de fenêtre d’opportunité thérapeutique.
Même si la spondylarthrite ankylosante est un rhumatisme inflammatoire qui diffère de la polyarthrite rhumatoïde par bien des aspects, l’importance d’un diagnostic et d’un traitement précoces a également été soulignée par le Pr Joachim Sieper (Berlin, Allemagne) : « les patients souffrant de spondylarthrite ankylosante depuis peu et ayant un bon statut fonctionnel sont davantage susceptibles de répondre aux inhibiteurs du TNF que ceux ayant une maladie de longue durée d’évolution et une altération fonctionnelle ».
Ainsi dans l’étude ESTHER qui a inclus des patients ayant une maladie datant de moins de 5 ans, tirés au sort pour recevoir soit de l’étanercept soit de la sulfasalazine pendant 48 semaines, a pu mettre en évidence, grâce aux données de l’IRM, une rémission partielle chez 50 % des sujets sous anti-TNF contre 19 % sous sulfasalazine. Et il a aussi été montré que la réponse clinique à l’étage vertébral dépendant de la durée des symptômes. Or on dispose actuellement d’arguments montrant que la suppression de l’inflammation pourrait bien être la clé de la prévention des lésions osseuses.
D’après le symposium organisé par Pfizer : « Plan, prevent, preserve :setting goals in rheumatoid arthritis ».
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