L'étude TENOR est la première étude mondiale prospective à avoir mis en évidence l’efficacité du tocilizumab, un anti-IL6 dans la PPR. Cet essai « proof of concept » a été mené chez 20 patients ayant une PPR récente, qui ont reçu 3 perfusions de tocilizumab sans corticoïdes (CS) et devaient être ensuite randomisés selon leur réponse pour recevoir des CS à dose normale ou faible, mais qui, ayant bien répondu au tocilizumab ont tous reçu une faible dose de CS. Ils ont été suivis sur des échographies, des IRM et des PET scanner centrés sur les épaules et les hanches, montrant l’efficacité du tocilizumab mais permettant aussi de décrire les lésions.
Une amélioration progressive
Le PET scanner a montré une amélioration des lésions modérée mais statistiquement significative. De façon assez surprenante, on ne retrouve pas de corrélation directe entre les lésions observées en IRM et en échographie, vraisemblablement en raison de la différence de sensibilité et de spécificité entre ces deux examens. On constate une amélioration des lésions qui est progressive mais moins spectaculaire que celle qui est décrite dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Ainsi à l’inclusion, on mettait en évidence au niveau des 28 épaules et des 30 hanches analysées, 72 % de bursites à l’IRM vs 14 % à l’échographie, et des taux de respectivement 69 % et 26 % pour les épanchements intra-articulaires. À 12 semaines, on observait une stabilité et une amélioration des lésions sur l’échographie et l’IRM chez des patients cliniquement en rémission ; ce retard à la normalisation de l’imagerie pourrait ne pas la rendre totalement pertinente pour juger de l’efficacité à court terme du traitement.
Quoi qu’il en soit, les résultats de ces études sont intéressants car c’est la première fois que ce type de traitement est utilisé dans la PPR (et dans l’artérite giganto-cellulaire). D’autres études sont en cours avec en particulier à Brest un Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) pour l’étude SEMAPHORE avec le tocilizumab dans la PPR.
D’après un entretien avec le Pr Valérie Devauchelle-Pensec (CHU de Brest)
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