Les analogues de l’insuline à courte durée d’action ont une fixation moins forte qui diminue leur stabilité. Leur profil serait plus proche de celui de la sécrétion de physiologique de l’insuline. Elles diminuent les pics hyperglycémiques après les repas. Du fait de leur élimination plus rapide par l’organisme, elles limitent également le risque d’événements hypoglycémiques. Si les insulines rapides commencent à agir sur la glycémie 10 à 15 minutes après l’injection, le délai est de quelques minutes pour les ultrarapides, ce qui permet de les administrer juste avant le repas voire après le début du repas. « En assurant plus de flexibilité dans l’administration des doses par rapport aux repas, et en permettant de les adapter au moment exact de la prise alimentaire et à sa composition, elles constituent un réel avantage en termes de qualité de vie », explique le Pr Thomas Pieber (Graz, Autriche).
Elles ne sont actuellement pas encore approuvées pour toutes les pompes à insuline, ni tous les systèmes en boucle fermée, alors que les études ont montré que leur utilisation avec une pompe à insuline est non seulement sûre mais réduit la fréquence et le temps passé en hypoglycémie et stabilise, mieux que les insulines rapides, la glycémie postprandiale. Dans les systèmes en boucle fermée, elle permet d’ajuster l’administration d’insuline dans un laps de temps beaucoup plus court.
Supériorité sur la glycémie postprandiale
Plusieurs insulines ultrarapides sont actuellement disponibles et d’autres sont en cours de développement.
La Lyumjev (Eli Lilly) contient le même principe actif, à savoir l’insuline lispro, que l’Humalog, mais diffère par l’ajout de deux excipients, qui permettent potentiellement d’accélérer l’absorption de l’insuline, augmentant la perméabilité vasculaire et la vasodilatation locales.
La Lyumjev et l’insuline Fiasp (faster insulin aspart) de Novo Nordisk, ont fait la preuve de leur bénéfice, dans une métaanalyse chez un total de 5 931 diabétiques de type 1 (DT1) et 2 (DT2), portant sur neuf études dont huit contrôlées avec comparateur actif. Ces insulines à action ultrarapide ont eu un effet similaire sur l’amélioration de l’HbA1c et sur la glycémie à jeun, la glycémie automesurée, le poids corporel, les doses d’insuline basale ou de bolus, les effets indésirables graves et les hypoglycémies. Par rapport aux insulines à action rapide, elles réduisent mieux l’élévation de la glycémie postprandiale (GPP) une heure après un repas test, que ce soit chez les DT1 ou DT2.
Augmentation du temps à l’objectif
Dans le programme Pronto, la Lyumjev s’est montrée supérieure à l’Humalog pour réduire les pics d’hyperglycémie postprandiale, sans augmentation des hypoglycémies et avec un effet identique sur l’HbA1c. Dans la sous-étude Pronto-T1D-CGM, elle augmente le temps à l’objectif de 44 minutes entre six heures et minuit.
En la vie réelle en Belgique, chez des patients DT1 avec mesure en continu du glucose (MCG), le passage d’une insuline rapide à l’insuline ultrarapide Fiasp s’associait à une augmentation de 5 % du temps à la cible après un an (soit 75 minutes par jour).
Autres candidates en lice : la lispro BioChaperone (Adocia) est une insuline ultrarapide qui vient de débuter une étude de phase 3 chez les DT1 et les DT2. Enfin, l’AT247 (Arecor) avait montré sa capacité à augmenter plus rapidement l’insulinémie et à baisser plus précocement la glycémie que les insulines rapides, et l’AT278, insuline ultrarapide et ultra-concentrée, a montré dans un essai de phase 1 une concentration en insuline multipliée par cinq par rapport à l’insuline NovoRapid.
Exergue : « Il y a un réel avantage en termes de qualité de vie »
Session : « New insulin formulation »
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