L’hidrosadénite ou maladie de Verneuil se traduit par l’apparition de multiples abcès douloureux, évoluant vers une suppuration chronique fistulisante sclérosante, qui se développent dans les régions où existent les glandes apocrines.
Sa prévalence est difficile à estimer, car la maladie est souvent sous-diagnostiquée. Elle débute après la puberté, touche entre 0,08 et 1 % de la population et concerne plus souvent les femmes que les hommes. Les zones les plus fréquemment atteintes sont les aisselles et les régions inguino-génito-périneo-fessières. Plus accessoirement, la maladie peut toucher les zones ombilicales, péri-aréolaires, sous et intermammaire ou encore la nuque. « Le diagnostic de la maladie est souvent tardif car elle touche des zones dont les jeunes ont du mal à parler », a souligné le Dr Luc Téot (Montpellier).
Elle entraîne, chez ces patients jeunes, la survenue de plaies douloureuses et chroniques aboutissant à des cicatrices hypertrophiques et la persistance d’écoulements affectant l’image de soi, la sexualité. Elle est une source de dépression, accentuée par la difficulté de prise en charge. Le choix du traitement dépend de la gravité des lésions. Le traitement médical fait appel à l’antibiothérapie par voie orale prolongée sur plusieurs mois. Les germes présents sont variés : Staphylococcus lugdunensis, anaérobie stricts, Streptocoques du groupe milleri et Actinomycètes. Des supplémentations à base de zinc ou des biothérapies ont été proposées, mais sans vrai succès.
Le traitement chirurgical semble être de loin le plus efficace dans les formes graves. Il repose sur une exérèse large de tous les tissus atteints, voire de toute la zone pileuse dans les régions axillaires. Cette exérèse laisse une perte de substance plus ou moins étendue qui sera traitée dans un premier temps par cicatrisation dirigée. L’excision-suture est réservée aux lésions peu étendues, notamment au niveau des plis inguinaux. Une greffe de peau est souvent réalisée. Elle montre une nette amélioration de la qualité de vie et de l’aspect cicatriciel postopératoire à long terme, mais au prix d’un parcours patient long et compliqué.
D’après la communication du Dr Luc Téot (Montpellier)
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