Carcinome du rein

Une association efficace dès le premier facteur de risque

Par
Publié le 01/07/2019
Article réservé aux abonnés
cancer rein

cancer rein
Crédit photo : Phanie

Depuis le 11 janvier 2019, l'association de deux anticorps monoclonaux, le nivolumab (anti-PD1) et l'ipilimumab (anti-CTLA4), est homologuée par la commission européenne en traitement de première ligne des patients atteints de carcinome à cellules rénales avancé, de pronostic intermédiaire ou défavorable. Cette décision faisait suite à l'étude CheckMate 214 qui comparait, chez ces patients, la combinaison d'immunothérapies à un anti-angiogénique, le sunitinib. Les résultats montraient une amélioration significative de la survie globale, avec une réduction de 37 % du risque de récidive (HR = 0,63 ; p < 0,0001).

Un seul facteur suffit à justifier la double immunothérapie

La classification des cancers du rein dépend de 6 facteurs pronostics. Si un patient n'a aucun facteur, il est de bon pronostic, s'il en possède 1 ou 2, il est de pronostic intermédiaire et en présence de3 à 6, il devient de mauvais pronostic. Parmi ces facteurs, on trouve par exemple le délai entre la découverte du cancer primitif et les métastases, le taux d'hémoglobine, etc.

« On s'est demandé s'il serait logique d'administrer l'association nivolumab/ipilimumab en fonction du nombre de facteurs », explique le Dr Bernard Escudier (Gustave Roussy, Villejuif). Ainsi, une analyse post-hoc, incluant 1051 patients, a évalué l'efficacité dans les bras nivolumab/ipilimumab et sunitinib en fonction du nombre de facteurs de risques. « Curieusement, il existe un écart entre 0 et 1 facteur. Mais avec 1 à 6 facteurs, l'efficacité de l'association nivolumab/ipilimumab est globalement la même. Par contre, l'efficacité de l'anti-angiogénique diminue. Ainsi, même s'il y a un seul facteur de risque, la combinaison d'immunothérapies est plus efficace que le sunitib », commente le Dr Escudier. Cette analyse confirme donc le bénéfice apporté par l'association nivolumab/ipilimumab chez les patients de pronostic intermédiaire ou mauvais, quel que soit leur nombre de facteurs de risque.

Néanmoins, cette association, en attente de son remboursement, n'est toujours pas disponible en France dans cette indication.

Escudier B. et al. Abstr 4575

Karelle Goutorbe

Source : Le Quotidien du médecin: 9762