Les dépistages organisés (DO) ont été suspendus pendant le confinement, du 17 mars au 11 mai, avant de reprendre selon des protocoles limitant les risques de contamination suivant les directives nationales de déconfinement. Pendant le confinement, les ARS avaient recommandé de ne réaliser les mammographies qu’en cas de symptômes et de suspicion de cancer du sein ou pour le suivi des patientes traitées, puis en fonction des capacités des centres de réaliser en priorité les mammographies reportées du fait du confinement et les mammographies de dépistage en priorisant les invitations les plus anciennes.
L’étude présentée par la Dr Catherine Vincelet, médecin coordinatrice du Centre de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) d’Île-de-France (IDF) avait pour objectif de mesurer l’impact de la crise sanitaire à court et moyen terme sur le dépistage organisé, les caractéristiques des femmes dépistées et un éventuel report du dépistage organisé vers le dépistage individuel. Elle a recueilli les chiffres du DO en IDF et dans les Hauts-de-France (HDF) avant, pendant et après le confinement et les a comparés aux mêmes périodes de 2019.
Comme on pouvait s’y attendre, la participation au DO s’est effondrée dans les deux régions pendant le confinement pour reprendre de plus belle dans l’IDF (108 % par rapport à l’année précédente fin juillet) mais pas dans les HDF (82 %). Globalement, on constate qu’à la mi-juillet le solde des DO est négatif par rapport à 2019, ce qui équivaut dans les deux régions à une perte de 10 semaines d’activité habituelle.
Des effets qui restent à évaluer
Le dépistage organisé n’a pas été compensé par le dépistage individuel (DI). Normalement, la proportion de DO est toujours supérieure à celle du DI (de 140 %) et il a baissé jusqu’à ne plus représenter que 20 % du DI pendant le confinement, pour retrouver les proportions antérieures en juillet. Mais le solde du nombre global de DI est lui aussi négatif par rapport à 2019, avec l’équivalent d’une perte de 5 semaines d’activité.
Le pourcentage de cas suspects repérés par les mammographies pendant le confinement est conforme à ce qu’on pouvait attendre de la limitation des mammographies aux cas suspects. Dans les régions, on constate une augmentation du taux de mammographies suspectes par rapport à la période précédente (de 4,9 à 5,9 % pour l’IDF et de 5,3 à 5,9 % dans les HDF), un taux qui se rapproche des chiffres habituels après le déconfinement. « Nous poursuivons les analyses afin de mesurer la capacité de rattrapage en termes de dépistage et d’évaluer l’impact sur les résultats du dépistage du retard pris à la réalisation des mammographies » conclut la Dr Vincelet.
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