Le numerus clausus, un cinquantenaire qui s'éteint

Publié le 19/02/2021
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Les études de médecine ont toujours fait recette. Avec le libre accès à l’université pour tous les bacheliers et l'explosion des inscrits en médecine dans les années 60, le gouvernement décide de réguler l'accès en deuxième année avec un système de verrou. En 1971, une loi sur l'enseignement supérieur instaure une limitation du nombre d'étudiants à poursuivre des études médicales et dentaires au-delà de la première année. Le principe du numerus clausus est né. Chaque année le gouvernement fixe par arrêté le nombre d'étudiants autorisés à poursuivre sur la voie médicale, en se basant sur les capacités formatrices des services hospitaliers. Jusqu'en 1978, ce quota oscille entre 8 000 et 8 600. 

Le numerus clausus connaît sa première forte baisse en 1979 (7 800 places) avant d'entamer une chute continue jusqu'à 3 500 places en 1993, plus bas historique. Ce n'est qu'au début des années 2000 après la mobilisation des étudiants et de leurs aînés que l'étau se desserre avec des chiffres supérieurs à 5 000 places (2003) puis 7 000 dès 2007. Mais le mal est fait. Le trop faible nombre de médecins formés dix ans plus tôt se répercute sur l'accès aux soins. Les conditions d'accès aux études médicales sont de plus en décriées. 

Lors de la campagne présidentielle, le candidat Macron promet la suppression du numerus clausus, programmée dans la loi Buzyn pour la rentrée 2020. Deux voies principales d'accès se substituent à la PACES et permettent d'accéder aux études après le passage d'examens écrits et/ou oraux. Des « objectifs nationaux pluriannuels » seront fixés. Les facs définiront, avec les autorités sanitaires, le nombre d'étudiants autorisés à poursuivre leurs études. La sélection restera très rude : un autre numerus clausus ? 

  


Source : Le Quotidien du médecin