En avril 2018, la psychiatre Dr Donata Marra, missionnée par Agnès Buzyn et Frédérique Vidal, rend un rapport identifiant les risques psychosociaux des étudiants en médecine et formule 12 recommandations. Les deux ministres de tutelle annoncent des mesures dans la foulée. Structure d’accompagnement, module de formation, renforcement des services de santé universitaires, respect du temps de travail des internes… le tout piloté par un Centre national d’appui (CNA)... dont la mise en place, constamment annoncée imminente par les deux ministres, n’est toujours pas opérationnelle. Son comité restreint a été constitué récemment, mais le comité directeur est toujours en cours de discussion. « Le CNA doit participer aux États généraux de la formation et de la recherche médicale en novembre sur le thème des risques psychosociaux. S’il n’est pas en place avant l’été, cela va devenir compliqué », estime Maxence Pithon, ex-président de l'Isnar-IMG et représentant des internes au sein du CNA. « Le gros du projet est de sensibiliser les étudiants et encadrants à la qualité de vie au travail. Dans ce sens, notre priorité est de former les formateurs : nous souhaitons organiser des sessions le plus rapidement possible », explique-t-il. Depuis l’annonce des mesures issues du rapport Marra, ce sont essentiellement les volontés et initiatives au niveau local qui ont fait bouger les choses sur le terrain. « Le but du CNA sera justement de faire remonter ces initiatives et de les décliner », précise Maxence Pithon. Mais pour l’instant, la mise en action reste attendue.
« Nous avons le sentiment qu’on ne fait que repousser le lancement et le manque de moyens est flagrant », considère-t-il. En effet, presque aucun financement n’est alloué au CNA. « Tous les acteurs sont sollicités sur la base du volontariat et du bénévolat, alors qu’il y a urgence pour les étudiants mais aussi les patients. Sans moyen, tout prend beaucoup plus de temps. »
Article suivant
Pr Éric Galam : « Un médecin est mieux protégé qu’il y a cinq ans, mais il reste à faire »
Pour les étudiants, le chantier avance (trop) lentement
Pr Éric Galam : « Un médecin est mieux protégé qu’il y a cinq ans, mais il reste à faire »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature