L’histoire de la détermination des seuils d’HTA est éclairante. Pour le moins flottants, ces seuils définissent l’HTA elle-même ou la mise sous traitement. « Les études épidémiologiques montrent que l’HTA est un facteur de risque cardio-vasculaire. Le seuil à partir duquel ce risque survient est de 115/75 », rappelle Alain Siary. En 1979, l’OMS définissait l’HTA pour des valeurs › 160/95. Jusqu’au début des années 1990, le traitement se fondait sur la PA diastolique : « Pour une baisse de 4 mmHg de la PA diastolique, le traitement réduit les AVC de 42 % et les infarctus de 14% ».
À partir des années 1990, les essais prennent en compte la PA systolique. En 1998, l’OMS fixe le seuil de définition de l’HTA à des valeurs › 140/90. En 2000, il a été abaissé à 130/80 pour les insuffisants rénaux et les diabétiques. En 2005, la HAS recommande de viser une cible < 140/90, sauf pour les diabétiques et les insuffisants rénaux où la cible est < 130/80. « Mais plusieurs essais randomisés remettent en cause ce seuil de 130/80. En 2012, la SFHTA assouplit cet objectif pour fixer une cible unique chez tous les patients : < 140/90 », raconte Alain Siary. Enfin, dans ses recos 2014, le JNC8 américain a ramené l’objectif de traitement des patients de plus de 60 ans à des valeurs < 150/90.
Article suivant
« Une médecine qui réfléchit est plus efficace et moins à risque... »
L’exemple de l’HTA : des seuils fluctuants...
« Une médecine qui réfléchit est plus efficace et moins à risque... »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature