Pas un choix, une nécessité
Pour le Dr Marie-Christine Dieudegard, généraliste installée à Auberive en Haute- Marne, le cabinet secondaire n’est pas un choix, mais une nécessité. « Dans mon canton, ce ne sont pas les médecins, mais les patients qui manquent », déplore-t-elle. Avec cette faible densité (3 hab/km2), il lui fallait un second lieu d’exercice pour remplir son carnet de rendez-vous. Elle exerce donc quatre jours à Auberive, et deux à Prauthoy, à une trentaine de kilomètres de là. « C’était ça ou je partais, explique-t-elle. Et encore, à six journées pleines par semaine et avec deux cabinets, je suis tout juste dans la moyenne départementale en nombre de consultations. »
« Opération blanche »
En 2013, le Dr François Verdon et ses trois associés étaient un peu à l’étroit dans leur cabinet de La Gaubretière, aux confins de la Vendée et du Maine-et- Loire. Ils voulaient s’associer à un cinquième praticien, mais la place manquait. « C’est alors que le maire de Beaurepaire, à 4,5 km, est venu nous voir pour anticiper le départ du médecin de sa commune », raconte François Verdon. Le cinquième médecin s’associera au cabinet, et tous travailleront à tour de rôle à Beaurepaire. La commune et le Conseil général participeront à l’aménagement du cabinet. Et comme Beaurepaire est classé en zone déficitaire, les praticiens bénéficieront du CSTM (contrat de solidarité territoriale). Le bilan ? Sur le plan financier, François Verdon évoque une « opération blanche ». Quant à la qualité de vie, il n’y a pas photo. « Au départ, nous avions pensé qu’à terme, un ou deux d’entre nous se fixeraient à Beaurepaire, explique François Verdon. Mais nous n’en parlons même plus : c’est très agréable d’avoir deux lieux d’exercice ».
L’Ordre enfin convaincu
Le Dr Stéphane Attal est installé à Saône, près de Besançon. Mais une fois par semaine, depuis le mois d’octobre dernier, il part exercer à Pontarlier, au sein du cabinet éphémère qui a vu le jour à son initiative. Quatre confrères (deux actifs et deux retraités) venus d’autres communes du département en font autant, si bien que le cabinet éphémère est ouvert toute la semaine. Ce projet a d’ailleurs acquis une certaine notoriété, depuis qu’en janvier il a reçu la très médiatisée visite de la mission ministérielle pour l’égal accès aux soins. Le cabinet éphémère avait accueilli plus de 2 000 consultations en quatre mois. « Au début, le Conseil départemental de l’Ordre n’y était pas favorable », raconte Stéphane Attal. L’initiative ressemblait trop à de la « médecine foraine » à leurs yeux. Mais à force de discussions, les ordinaux ont fini par accepter. L’ARS soutient le projet financièrement, et la mairie s’occupe de la gestion du cabinet. « Chaque consultation nous rapporte donc 25 euros, nets de toute charge, se réjouit le généraliste. Il ne faut pas se leurrer, il faut bien une carotte quelque part. »
Ils ont choisi ce mode d’exercice
Publié le 20/04/2018
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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