Quelles sont les actions de l’ARS de Nouvelle- Aquitaine sur les consultations avancées ?
Michel Laforcade. Nous sommes partis d’une analyse territoire par territoire, afin d’identifier les bassins de vie (territoires où vivent en moyenne 35 000 habitants, ndlr) pour lesquels des consultations manquaient dans cinq disciplines : gynécologie, pédiatrie, ophtalmologie, cardiologie, et psychiatrie. Nous avons ensuite mobilisé des libéraux et hospitaliers, sur la base du volontariat bien sûr, afin de voir comment rendre ces cinq disciplines accessibles partout au travers de consultations avancées.
Pourquoi n’avoir pas inclus la médecine générale parmi les spécialités concernées ?
M. L. Pour les généralistes, plusieurs solutions sont déjà sur la table, notamment via le plan d’accès aux soins annoncé il y a quelques mois. D’autre part, les inégalités sont encore plus fortes pour les autres spécialistes : dans la vallée d’Aspe, par exemple, nous avons pu faire venir de Pau ou d’Oloron-Sainte-Marie des spécialités comme l’ophtalmologie, la cardiologie ou la gynécologie, qui n’avaient jamais été présentes sur le territoire, alors qu’il y a toujours eu et qu’il y a encore des généralistes. Où en est le déploiement de ce projet ? M. L. Au 1er janvier 2017, avant que nous ne démarrions, il y avait 440 consultations avancées en Nouvelle- Aquitaine. Au 1er janvier 2018, il y en avait 478, ce qui est déjà une augmentation significative. Et nous en aurons 143 nouvelles avant la fin de l’année. Pour ce qui est de la périodicité des consultations, nous avons volontairement commencé de manière modeste pour monter en puissance si le besoin s’en fait sentir. Il nous a semblé que de démarrer avec des consultations trop fréquentes puis revenir en arrière pourrait avoir un effet démotivant.
Quelles sont les incitations financières prévues pour les praticiens exerçant en consultation avancée ?
M. L. L’ARS s’engage, si les professionnels le demandent, à prendre en charge les dépenses d’investissement. Un cardiologue ou un psychiatre peuvent transporter leur matériel, pas forcément un ophtalmologue. Ensuite, les actes sont rémunérés selon la cotation habituelle. Bien sûr, les différentes aides issues de la politique conventionnelle peuvent venir s’ajouter.
Pensez-vous qu’à terme, ce modèle puisse être étendu aux généralistes ?
M. L. Beaucoup de mesures ciblent déjà l’accessibilité de la médecine générale, que ce soit les PTMG (praticiens territoriaux de médecine générale, ndlr), les assistants partagés qui peuvent travailler à l’hôpital et en ville, les dispositions en faveur des médecins retraités, etc. Je pense donc qu’on peut concentrer les consultations avancées sur les autres spécialistes, dont la distribution est plus inégalitaire. Et il faut se rappeler que quand on fait venir du temps de spécialiste dans des zones très reculées, on peut donner envie à des généralistes de rester ou de s’installer. Les omnipraticiens aiment avoir ces compétences pas trop loin !
En Nouvelle-Aquitaine, l’ARS encourage les consultations avancées
Publié le 20/04/2018
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés
Pour améliorer l’accès à certaines spécialités (gynécos, pédiatres, ophtalmos...), l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine développe les consultations avancées, mais pas avec les généralistes. Explications avec Michel Laforcade, DG de l’agence.

Michel Laforcade
Crédit photo : DR
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendumedecin.fr
Article précédent
Ils ont choisi ce mode d’exercice
Ils ont choisi ce mode d’exercice
En Nouvelle-Aquitaine, l’ARS encourage les consultations avancées
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature