Maladies artérielles périphériques

Ce que changent les nouvelles recommandations

Par
Publié le 19/02/2018
Article réservé aux abonnés
Maladies arterielles peripheriques

Maladies arterielles peripheriques
Crédit photo : Phanie

Le champ des nouvelles recommandations de la société européenne de cardiologie, rédigées en collaboration avec la Société européenne de chirurgie vasculaire, est large puisqu’il englobe les atteintes des carotides et des artères vertébrales, les pathologies des artères des membres supérieurs, des artères mésentériques ou rénales et l’artériopathie des membres inférieurs. La nécessité d’une approche pluridisciplinaire concertée, résumée sous le terme de « vascular team » est mise en avant, tout comme l’importance du dépistage de ces pathologies, qui sont encore souvent diagnostiquées tardivement.

Il s’agit de patients à haut risque cardiovasculaire : un sur cinq fera un événement cardiovasculaire dans un délai d’un an. Ils doivent donc bénéficier d’une prise en charge spécifique de l’atteinte artérielle mais aussi de mesures de prévention cardiovasculaire générales, fondés sur des stratégies non pharmacologiques (sevrage tabagique, alimentation équilibrée, perte de poids, exercice physique régulier) et des traitements médicamenteux : antihypertenseur avec un objectif de 140/90 mm Hg, statines, contrôle glycémique optimal chez ceux qui sont diabétiques et traitement antithrombotique. 

Tout un chapitre des recommandations est ainsi consacré au traitement antithrombotique, en prenant en compte des différents contextes notamment la prise ou non d’anticoagulants.

En cas d’artériopathie des membres inférieurs chez un patient sans anticoagulant, il n’est plus recommandé de prescrire un antithrombotique chez le patient asymptomatique, alors qu’une monothérapie par aspirine ou clopidogrel est préconisée chez le sujet symptomatique.

Chez un patient sous anticoagulant, ce dernier est prescrit seul en l’absence de procédure de revascularisation percutanée. 

Une autre évolution concerne la prise en charge de la sténose carotidienne asymptomatique. La validité des études qui avaient fait préférer la chirurgie à un traitement médical est en effet remise en cause par les progrès du traitement médical, et une approche plus conservatrice est permise chez les patients non à haut risque.

L’efficacité de la revascularisation est en revanche toujours clairement établie dans les sténoses symptomatiques, la revascularisation (endartériectomie chez la majorité des patients) devant alors être faite préférentiellement dans les 2 semaines. 

Enfin, le chapitre dédié à l'état cardiaque du patient est une autre nouveauté de ces recommandations. Les sujets ayant une AOMI sont en effet à risque de maladie cardiaque autre que coronaire, insuffisance cardiaque et fibrillation atriale notamment, et des stratégies spécifiques de prise en charge sont proposées pour ces situations fréquentes en pratique clinique. 

D'après la communication du Pr Victor Aboyans, Limoges.  
(1) https://www.escardio.org/Guidelines/Clinical-Practice-Guidelines/Guidel…

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9641