LEGISLATIVES 2012 - 2 praticiens élus, 52 en ballottage, 82 éliminés

Le corps médical à la peine

Publié le 13/06/2012
Article réservé aux abonnés
1339549877357105_IMG_85901_HR.jpg

1339549877357105_IMG_85901_HR.jpg
Crédit photo : S TOUBON

LA GAUCHE devrait obtenir, sauf surprise, la majorité absolue à l’Assemblée nationale, dimanche. Ces résultats auront une incidence sur le nombre et la coloration des députés médecins. Illustration des difficultés rencontrées par la profession, seulement 2 des 135 médecins candidats ont été réélus : le député UMP Jean Leonetti et son homologue socialiste Jean-Paul Bacquet (voir ci-dessous). Ils étaient neuf médecins élus dès le premier tour de 2007.

L’Assemblée nationale précédente comptait 41 médecins. Selon les projections qu’il faut manier avec prudence, les praticiens devraient être moins nombreux dans une semaine, au maximum une trentaine.

La raison est simple : de nombreux médecins UMP sont engagés dans des batailles incertaines. Seule une dizaine de ténors de l’ex majorité présidentielle sont quasi assurés d’être réélus sur la vingtaine qui se représentait. C’est le cas du président de l’Assemblée, Bernard Accoyer, en Haute-Savoie, mais aussi de Jean-Pierre Door (Loiret), Bernard Debré (Paris) ou Pierre Morange (Yvelines). La situation est plus compliquée pour d’autres médecins issus des rangs UMP comme le député de la Moselle Denis Jacquat, Marc Laffineur en Maine-et Loire ou Jacques Le Guen dans le Finistère. L’ancien rapporteur de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), le Dr Jean-Marie Rolland, est en fâcheuse posture dans l’Yonne. Les députés du Nouveau Centre Olivier Jardé (Somme) et Claude Leteurtre (Calvados) ne sont pas assurés de conserver leur siège.

Une dizaine de médecins de gauche en passe d’être élus.

Le PS sort renforcé du scrutin. Les trois ministres médecins du gouvernement Ayrault devraient être confortablement réélus : Michèle Delaunay en Gironde, Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne et Valérie Fourneyron en Seine-Maritime. Plusieurs médecins députés sortants, issus de la gauche, sont en situation très favorable : Jean-Louis Touraine (Rhône), Jean-Marie Le Guen (Paris) et Philippe Nauche (Corrèze). Ségolène Neuville, PH à Perpignan, semble en mesure de l’emporter face à l’UMP Jean Castex, ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand. Chez les partis alliés du PS, le Dr Christian Hutin, candidat MRC du Nord, la communiste Jacquelyne Fraysse (Hauts-de-Seine) ou la radicale de gauche Dominique Orliac (Lot) sont en ballottage favorable. Deux médecins écologistes (EELV) tenteront de décrocher un siège : François Simon, engagé dans une triangulaire en Haute-Garonne, et Eric Alauzet, qui a fait jeu égal dans le Doubs avec l’UMP. Au Front National, le Dr Joëlle Melin entretient le mince espoir de créer une surprise dans les Bouches-du-Rhône.

L’aventure a pris fin pour 82 médecins éliminés. Ils se présentaient sous l’étiquette divers-droite (28), écologiste (20), divers-gauche (13), du centre (11) et d’extrême-droite (5).

Cette reconfiguration ne passe pas inaperçue chez les syndicats de médecins. « La victoire de la gauche socio-démocrate était attendue au premier tour mais elle n’a pas donné lieu à un raz-de marée, commente le Dr Michel Chassang, président de la CSMF. L’UMP va encore compter. Au final, il n’y a pas de révolution mais un rééquilibrage que nous suivrons de près ».

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 9141