Duel de « stars » à Paris : le généticien Axel Kahn défie Fillon

C’EST AVEC « enthousiasme, énergie, optimisme et détermination » que le médiatique médecin généticien vit sa première campagne législative sous la bannière socialiste. Fillon favori ? Axel Kahn le sait. Il accuse l’ordonnance Marleix (redécoupage électoral en 2009) d’avoir inclus dans la 2e circonscription 23 000 électeurs supplémentaires du VII arrondissement de Paris, marqué à droite. Mais à tout seigneur, tout honneur : « C’est bien plus amusant ! Personne ne peut m’accuser de facilité ou de carriérisme, ni d’être parachuté », confie-t-il au « Quotidien », décochant une flèche vers son adversaire UMP, traditionnellement ancré dans la Sarthe.

Pour François Fillon, l’enjeu est de taille : remporter la 2e circonscription serait une étape pour faire basculer la capitale à droite. « Paris n’a aucune vocation à rester éternellement à gauche », répète-t-il à l’envi, laissant planer des doutes sur son désir de briguer l’Hôtel de ville en 2014. A contrario, l’ancien président de l’Université Paris-Descartes, passé par l’Institut Cochin et le conseil consultatif national d’éthique se défend, lui, de courir pour des raisons politiciennes. « Lorsque le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, m’a proposé de relever le défi, j’ai refusé. Puis au bout d’un mois de réflexion solitaire, je me suis dit qu’il serait intéressant de mettre en pratique mes analyses sur le bien-public et l’éthique », raconte Axel Kahn, auteur l’an dernier d’ « Un type bien ne fait pas ça ». Son attachement personnel au Quartier Latin n’est pas non plus étranger à sa décision. « J’ai fait mon école primaire dans le 7e arrondissement, je me suis marié à l’église Saint-François Xavier, j’ai mené mes études de médecine à la faculté du 6e arrondissement, puis mes recherches à Jussieu, dans le 5e : ce quartier est le centre de mon monde », résume-t-il.

Progrès et fierté.

S’il est élu, Axel Kahn « mobilisera les réserves intellectuelles » de sa circonscription et facilitera le quotidien des chercheurs, professeurs et étudiants. Il se positionne aussi en sauveur de l’esprit latin : « je refuse que ces quartiers deviennent des ghettos pour riches, où les commerces de bouche sont remplacés par des vitrines de grandes marques », dénonce t-il. À l’échelle nationale, ce proche de Martine Aubry entend « redonner espoir avec François Hollande ». Son programme : apporter ses compétences en matière d’enseignement supérieur et de recherche, et porter haut ses idées sur les problématiques éthiques. Il soutiendrait les promesses de François Hollande sur le contrat du mariage civil pour les personnes de même sexe ainsi que l’adoption pour les couples homosexuels. Il se prononcerait en revanche contre « une nouvelle exception à l’interdiction de tuer » pour les médecins qui aideraient à mourir. « Il vaut mieux appliquer la loi Jean Leonetti et humaniser la fin de vie ».