Alors que la France connaît une reprise de l'épidémie de Covid-19, le ministère de la Santé rappelle les enjeux de la campagne vaccinale automnale qui cible au moins 17 millions de personnes fragiles et qui a été lancée ce 3 octobre.
Une date quelque peu anticipée par rapport à la campagne vaccinale anti-grippe, qui commencera le 18 octobre, eu égard au contexte épidémique. Le taux d'incidence était de près de 470 cas pour 100 000 habitants au 25 septembre (versus 358 la semaine précédente), avec 90 000 nouveaux cas confirmés ces dernières 24 heures (versus 35 000 auparavant).
Nouvelle dose trois à six mois après la précédente, selon les profils
« Pour cette nouvelle campagne, on remet les compteurs à zéro : l'essentiel est d'avoir un schéma vaccinal complet, qu'importe qu'on ait un ou deux rappels », a indiqué lors d'un brief presse ce 5 octobre le ministère de la Santé.
Trois catégories de personnes sont ciblées en priorité par cette campagne, à commencer par les plus de 80 ans, les résidents d'Ehpad et d'unités de soins de longue durée (USLD), et les immunodéprimés. Ces publics peuvent recevoir leur nouvelle dose dès trois mois après la dernière injection ou infection.
Viennent ensuite les 60-79 ans, les personnes à risque de formes graves de Covid, celles qui présentent des comorbidités et les femmes enceintes (dès le premier trimestre). Enfin, les personnes en contact régulier avec des immunodéprimés ou des publics vulnérables et les professionnels de santé et du médico-social - sans obligation - sont prioritaires, au nom de la stratégie de cocooning.
Les publics de ces deux catégories doivent attendre six mois après la dernière injection, sauf si elles ont eu une infection récente, auquel cas elles peuvent recevoir une nouvelle dose trois mois après cette infection.
Cette campagne concerne ainsi « 25 millions de Français, dont 17 millions éligibles tout de suite », précise le ministère. Dès le 18 octobre, les personnes pourront se faire vacciner dans le même temps contre le Covid et la grippe, « sauf si les personnes ont des réticences à recevoir les deux vaccins le même jour, mais cela n'est pas fondé scientifiquement », est-il précisé.
Quant à la population générale : « Il n'y a pas de recommandation aujourd'hui pour élargir la cible, mais on n'empêchera personne de se faire vacciner », répond le ministère.
Du Pfizer bivalent dès la fin de la semaine
Les acteurs de la vaccination - médecins de ville, pharmaciens, infirmiers et les 103 centres de vaccination encore actifs - auront les quantités de vaccins bivalents suffisantes pour répondre à la demande, assure le ministère. Quant aux patients, ils auront le choix via la plateforme de rendez-vous utilisée.
Seront notamment proposés le vaccin bivalent de Moderna contre la souche originale et BA.1 (pour les plus de 30 ans) et celui de Pfizer adapté à BA.4/5. Ces vaccins étant d'intérêt égal, selon la Haute Autorité de santé (HAS). « D'ici à la fin de l'année, nous aurons 25,7 millions de doses de Pfizer BA.5 et 12,4 millions de doses de Moderna BA.1, soit 38 millions de doses, pour une cible de 17 à 25 millions de personnes », calcule le ministère, « serein ».
Les professionnels de santé ont déjà pu recevoir du Moderna (137 000 doses ont déjà été commandées), tandis que les commandes de Pfizer, ouvertes lundi 3 octobre, devraient être livrées cette fin de semaine. Sont attendues 625 000 doses.
Le Pfizer adapté à BA.1 reste pour l'instant dans les réserves, par choix politique. Quant aux vaccins monovalents (Pfizer, Moderna à partir de 30 ans, Novavax), s'ils ne sont pas privilégiés, ils restent en lice car toujours efficaces contre les formes graves. Ce sont par ailleurs les seuls à avoir une autorisation de mise sur le marché pour la primo-vaccination. À noter, seul le Pfizer restera à la commande, car il peut être administré à tous dès 12 ans ; il reste 18 millions de doses de Moderna en stock, 10 millions de Pfizer.
Actuellement, la couverture vaccinale des plus fragiles reste insuffisante : seulement 71 % des résidents d'Ehpad et d'unités de soins de longue durée (USLD) ont eu un deuxième rappel au cours de la campagne s'étalant de mars à octobre ; une proportion qui tombe à 50 % chez les plus de 80 ans hors Ehpad, et à 40 % chez les personnes éligibles ayant de 60 à 79 ans.
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