Biothérapies et RPso : questionnement sur le risque de carcinome spinocellulaire

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Publié le 05/09/2024
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Selon plusieurs études, le psoriasis est associé à un risque accru de cancer de la peau non mélanocytaire (NMSC) tels que les carcinomes basocellulaires ou spinocellulaires. Cependant, les données spécifiques pour le rhumatisme psoriasique manquent et l’impact des traitements biologiques (bDMARDs) sur le risque de NMSC chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique (RPso) reste mal documenté.

Une récente étude observationnelle a voulu évaluer ce risque (1). À partir des registres nationaux suédois (SRQ) et danois (DANBIO), les patients atteints de RPso ont été suivis à l’instauration d’une biothérapie entre 2010 et 2021. Au total, 8 458 patients ont reçu un anti-TNF, 2 012 un autre bDMARDs et 17 354 ne recevaient pas de traitements biologiques. En comparaison aux patients non traités par bDMARDs, le risque de survenue d’un NMSC était de 1,25 (IC 95 % : 1,04-1,50) sous anti-TNF et de 1,19 (IC 95 % : 0,82-1,72) sous un autre bDMARD.

L’analyse par sous-types de NMSC montre un surrisque significatif de carcinome spinocellulaire dans le groupe recevant d’autres biothérapies par rapport au groupe ne recevant pas de traitements biologiques : HR 2,95 (IC 95 % :1,26-6,91).

Ces résultats, soumis à plusieurs biais, restent à confirmer en prenant en compte notamment l’exposition antérieure à la PUVAthérapie.

Si la prescription d’anti-TNF ne doit pas être remise en question, le signal suggérant un surrisque de carcinome spinocellulaire avec les autres traitements biologiques « nécessite des investigations supplémentaires », concluent les auteurs.

(1) Westermann R et al. OP0150.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du Médecin