« Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) nous le rappelle, l’environnement a des conséquences majeures sur la santé respiratoire, souligne la Pr Chantal Raherison-Semjen (CHU de Pointe-à-Pitre), coordinatrice du comité d’organisation du 28e Congrès de pneumologie de langue française (CPLF). À notre échelle, nous avons essayé de nous inscrire dans une démarche de limitation des impacts environnementaux et de prise en compte des enjeux sociétaux. C’est ainsi que nous avons décidé, avec l’aide de Lille Grand Palais [lieu du congrès, NDLR], d’appliquer une gestion globale écoresponsable, de limiter l’empreinte carbone, d’optimiser le tri et la valorisation des déchets, aussi bien pour les exposants que pour les congressistes. Il faut que chacun participe à son niveau. »
Exit le programme papier et la remise des sacoches avec insertions en papier. Quant aux bouteilles d’eau, elles sont bannies, même pour les orateurs. « Le palais des congrès a installé des fontaines d’eau et chacun doit apporter sa gourde », indique la pneumologue.
Le CPLF est ouvert sur l’espace francophone et réunit, chaque année, environ 5 000 pneumologues de l’Hexagone, des Outre-mer, de Suisse, de Belgique, d’Afrique francophone. Une communication a été faite bien en amont pour que les exposants et les participants soient informés ; ils sont aussi appelés à signer une charte.
Les exposants, par exemple, doivent favoriser l’emploi de matériaux réutilisables, éviter les moquettes, utiliser prioritairement l’offre locale de services (prestataires, restauration), gérer l’énergie (lumière naturelle, chauffage à 19 °C maximum) et surtout limiter les conditionnements individuels et déchets, les valoriser, collaborer avec des structures locales… « Nous espérons que tout le monde jouera le jeu et nous avons prévu un questionnaire de satisfaction afin d’évaluer la perception de ces différentes mesures. L’année prochaine, le fil rouge sera “l’impact du changement climatique sur les maladies respiratoires” », annonce la présidente de la Société de pneumologie de langue française (SPLF), rappelant que le congrès est organisé à l’initiative des trois institutions composantes de la pneumologie : l’Association de perfectionnement post-universitaire des pneumologues (APP), le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG) et la SPLF.
Prévention et dépistage précoce
Cette année, le fil rouge est « le poumon à chaque étape de la vie » (lire aussi p. 26). « C’est un sujet important car, trop souvent, on ne parle que des maladies respiratoires qui surviennent tardivement dans la vie. Les principaux thèmes portent sur la prévention face aux expositions environnementales, le dépistage précoce et la prise en charge », explique la Pr Raherison-Semjen.
En parallèle, de nombreuses autres sessions sont organisées sur les sujets d’actualité. Les paramédicaux et tous ceux qui travaillent à une meilleure prise en charge autour du patient sont associés. Le congrès se présente sous un format hybride, alliant présentiel à Lille et distanciel avec des sessions retransmises en direct et en différé.
Entretien avec la Pr Chantal Raherison-Semjen (CHU de Pointe-à-Pitre)
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