Moins d’antalgiques que chez l’adulte et beaucoup d’idées fausses.

Publié le 12/12/2012
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Les enfants reçoivent moins d’antalgiques que les adultes pour le même type de douleur. Les échelles d’évaluation utilisées ne sont pas toujours appropriées. La formation des soignants est insuffisante (au Canada, la formation initiale des vétérinaires comporte cinq fois plus de cours consacrés à la douleur que celle des médecins et des infirmiers !). S’y ajoutent un certain nombre d’idées fausses : l’enfant ne se souvient pas de la douleur, il ne la ressent pas de la même façon que l’adulte, les opioïdes ne doivent pas être utilisés chez l’enfant… À l’hôpital Sainte Justine de Montréal, une étude a mesuré l’effet d’une intervention personnalisée sur les connaissances et les pratiques de gestion de la douleur d’infirmiers travaillant aux urgences pédiatriques. L’intervention consistait en trois séances de 20 à 30 minutes portant sur l’évaluation de la douleur, la physiologie de la douleur, sa prise en charge, pharmacologique et non pharmacologique. Une évaluation préalable à l’intervention a été faite sur 150 dossiers d’enfants s’étant présenté aux urgences pour brûlures, douleurs abdominales, lacérations profondes, fractures, entorses. La douleur était documentée dans 58 % de ces dossiers ; l’évaluation par une échelle de douleur n’avait été réalisée que dans 3 % des cas ; 17 % de ces enfants avaient bénéficié d’une intervention non médicamenteuse et 27 % avaient reçu un antalgique. L’évaluation post intervention à 6 mois révèle une amélioration de la documentation de la douleur, de la fréquence des interventions non médicamenteuses et de l’administration d’un antalgique, qui passe 27 % à 36,1 %.

Ce mode d’intervention, personnalisé, adapté aux besoins et à l’horaire des infirmiers, apparaît être plus profitable qu’une diffusion passive d’un contenu éducationnel.

D’après la communication du Dr Sylvie Le May (Montréal)

 Dr H. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9205