IL EST PRATIQUEMENT IMPOSSIBLE de juger de l’aptitude d’une personne, et d’un enfant en particulier, à la pratique d’un sport. Il est donc préférable de parler de contre-indication (CI). Quant à ces CI, le médecin est invité, avant de se prononcer sur leur absence, à prendre un certain nombre de précautions. Ainsi, la Société Française de Médecine de l’Exercice et du Sport*, avec la Société Française de Cardiologie, recommande que l’interrogatoire porte sur les antécédents familiaux (un cas de mort subite non traumatique chez un sujet jeune de la famille proche) et personnels, de symptômes à l’effort, sur l’ancienneté de la pratique sportive, les éventuelles blessures.
L’examen physique est axé sur le système cardiovasculaire, les appareils locomoteur, pulmonaire et neurologique, avec notamment une prise de pression artérielle aux deux bras, au moins une fois. Depuis 2009, un électrocardiogramme (ECG) au repos est recommandé par les Sociétés européenne et française de cardiologie pour tous les compétiteurs de 12 à 35 ans de qui l’on exige, c’est la loi, un certificat de non contre-indication dès lors qu’ils participent à une compétition, c’est-à-dire une épreuve organisée officiellement. Cet ECG de repos doit être réalisé à la première visite, tous les trois ans jusqu’à 20 ans, puis tous les cinq ans, le certificat n’étant valable qu’une année.
Des différences selon les pays.
La notion de compétition et donc les règles de participation varient selon les cultures. Ainsi, pour le marathon de New York, le candidat signe une simple décharge. Aucun certificat ni examen complémentaire n’est requis. Pour celui de Paris, défini comme une compétition officielle, un certificat de non CI, assorti le cas échéant d’un ECG de repos, est requis pour tous les participants, même sans idée de performance…Ce certificat de non CI à la pratique d’un sport, exercice obligé des rentrées scolaires, demandé pour des raisons que l’on peut donc discuter puisque souvent hors du contexte de compétition, n’est en principe pas remboursé par l’Assurance maladie. Enfin, un certificat d’inaptitude à la pratique de l’éducation physique, est parfois demandé par les parents (à raison… ou à tort !). Le médecin peut refuser… ou accepter avec des nuances : le certificat doit alors préciser si l’inaptitude est totale ou partielle, et dans ce cas, quels sont les mouvements, efforts, environnements possibles. La durée de l’inaptitude (au plus un an) doit y être indiquée et, au-delà de trois mois, consécutifs ou cumulés, un suivi particulier de l’enfant doit être assuré par le médecin scolaire en liaison avec le médecin traitant.
http://www.sfms.asso.fr/fr/images_db/visite_nci.pdf, une fiche pratique de la Société Française de Médecine de l’Exercice et du Sport*Liens d’intérêt : aucun
D’après un entretien avec le Pr François Carré, médecin du sport et cardiologue, Service exploration fonctionnelle, Unité de biologie et médecine du sport, CHU Pontchaillou, Rennes
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