Prévention cardiovasculaire

En population générale, le défi reste de taille

Publié le 23/01/2014
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Crédit photo : S TOUBON

L’hypercholestérolémie est connue pour être un facteur de risque majeur des maladies cardio-vasculaires. Face aux statistiques, le défi reste de taille : un tiers des adultes français aurait un taux de cholestérol qui n’est pas satisfaisant.

Les recommandations en matière de prévention nutritionnelle n’ont pas beaucoup changé avec le temps si ce n’est qu’elles se sont adaptées à l’évolution de l’alimentation. Deux phases peuvent être individualisées en matière de prévention nutritionnelle.

La première phase suit la découverte du rôle du cholestérol dans les maladies cardiovasculaires et les nombreuses études cliniques réalisées dans le domaine de la prévention nutritionnelle. Elles ont mis en exergue le rôle bénéfique des graisses insaturées, qu’elles soient poly ou mono insaturées, par rapport aux graisses saturées décrites comme nocives pour l’organisme.

Équivalent aux statines

La deuxième, celle de la « méditerranisation de la diététique » constitue une étape historique en matière de nutrition. Les bienfaits du régime méditerranéen ont été particulièrement bien illustrés dans l’étude PREDIMED (Primary Prevention of Cardiovascular Disease with a Mediterranean Diet). Cette étude espagnole, dont la qualité méthodologique est excellente, a été menée chez près de 7 500 personnes. Elle a confirmé les bénéfices de la diète méditerranéenne en terme de prévention cardiovasculaire. Ce régime qui recommande non seulement de diminuer les graisses saturées au profit des graisses insaturées mais d’augmenter la consommation des céréales complètes et des fruits et légumes réduirait le risque d’événements cardiovasculaires majeurs de 30 % dans une population à haut risque.

Un résultat intéressant puisqu’il est équivalent, en pourcentage, à un traitement par statines. Les nouvelles approches s’orientent vers les effets bénéfiques des oléagineux (noix, noisettes, amandes) et des produits enrichis en stérols végétaux contrairement aux acides gras Trans découverts plus récemment et pointés du doigt pour leurs actions délétères.

Mêmes règles depuis 30 ans

Ainsi, pour réduire le taux de cholestérol et donc le risque de maladies cardiovasculaires, les règles nutritionnelles restent classiques et à peine modifiées depuis une trentaine d’années puisqu’elles recommandent toujours de diminuer les graisses saturées qui proviennent principalement du beurre, du fromage, des charcuteries et des viandes grasses, de consommer des fruits et légumes, ainsi que des céréales complètes et enfin de privilégier les graisses végétales (olive, tournesol, colza) en dehors de l’huile de palme.

Dr Isabelle Stroebel

Source : Le Quotidien du Médecin: 9295