L’exemple des perturbateurs endocriniens devrait inciter à la prudence

Publié le 27/05/2011
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La complexité des mécanismes impliqués entre une substance environnementale et les troubles qui en découlent, ne veut pas dire qu’ils n’existent pas. Pour preuve, alors que les premiers problèmes (troubles de la reproduction dans la faune sauvage surexposée) ont été décrits dans les années 90, à propos des perturbateurs endocriniens, on n’a toujours pas élucidé les multiples mécanismes en cause. De plus, de nouveaux troubles imputables à cette famille continuent toujours d’être découverts. « Il apparaît à présent que les perturbateurs endocriniens peuvent aussi conduire à des dérèglements métaboliques ou des dysfonctionnements au niveau du système nerveux central, au point qu’une vigilance accrue doit être mise en œuvre en cas de grossesse » a rappelé le Dr Olivier Kah. Il semble en effet que les perturbateurs endocriniens puissent interférer avec les signalisations ostrogénique et thyroïdienne, cruciales pour un bon développement du cerveau. « Des travaux récents font ainsi état d’effets de l’ethinylestradiol ou des nonylphénols sur le développement de certains neurones, pouvant avoir un impact sur la survenue de la puberté. D’autres études, conduites avec des PCBs, montrent une altération du développement de l’hypothalamus accompagné d’une reprogrammation des gènes (par modification de la méthylation de l’ADN)… Autant de données qui doivent conduire à intensifier les recherches sur les mécanismes impliqués dans les effets neuroendocriniens et neurodéveloppementaux de ces perturbateurs endocriniens », a conclu pour sa part le Dr Kah.


Source : Le Quotidien du Médecin: 8972