Le diabète de type 2 souffre toujours d’un important retard au diagnostic, estimé à 10 ans en France. Pour améliorer cette situation, une stratégie de dépistage originale a été déployée dans trois départements de la région Grand Est.
Elle reposait sur une collaboration entre médecins et pharmaciens. C’est à ces derniers qu’incombait la tâche d’estimer le risque de diabète de type 2 des sujets, via le questionnaire Findrisc (Finnish diabetes risk score) à 8 items (score de 0 à 26). En cas de score de risque modéré (de 12 à 14), élevé (de 15 à 20) ou très élevé (supérieur à 20), les pharmaciens mesuraient la glycémie capillaire avant d’adresser, si celle-ci était anormale (> 1,1 g/L à jeun ou > 1,4), le patient à son médecin.
Le public visé étaient les adultes en surpoids (plus de 35 ans et IMC supérieur à 25 kg/m2). Au total, 130 pharmacies ont participé à cette expérience pilote d’une durée d’un mois.
Près de 2 000 sujets y ont collaboré. Quasiment les deux tiers (63 %) avaient un Findrisc supérieur à 12. Parmi eux, 45 % présentaient un risque modéré, 48 % un risque élevé, et 7 % un risque très élevé.
Presque tous ont accepté de faire une glycémie capillaire (98 %). Elle s’est avérée anormale respectivement chez 17 %, 25 % et 40 % des personnes ayant un risque modéré, élevé ou très élevé.
Malheureusement, trois mois après la fin de la campagne, seulement 15 % des personnes avaient effectué le contrôle glycémique prescrit, soit 39 sur les 261 adressées à leur médecin.
Quand il était fait, le contrôle glycémique a fait porter un diagnostic de prédiabète dans 15 % des cas, de diabète de type 2 dans 13 % des cas, et dans 50 % des cas il était normal. Dans 18 % des cas, en l’absence d’une seconde glycémie à jeun, on n’a pu trancher entre un prédiabète et un diabète de type 2.
« Cette stratégie de dépistage basée sur le Findrisc plus une glycémie capillaire a permis de poser un diagnostic de prédiabète ou de diabète pour la moitié des sujets adressés à leur médecin — du moins pour ceux qu’ils l’ont consulté et ont réalisé au laboratoire un contrôle glycémique. Soit un nombre important de diabétiques méconnus dépistés, à la réserve près qu’ils soient allés voir leur médecin et aient fait les examens de laboratoire ultérieurs indispensables », conclut le Dr Jean-Jacques Antoine.
Communication du Dr Jean-Jacques Antoine. CA-064
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