Depuis son remboursement en 2017, le capteur de glucose interstitiel en continu Freestyle Libre d’Abbott a été largement adopté par les patients diabétiques de type 1. Cette technologie les a libérés des piqûres au bout du doigt et a considérablement amélioré leur équilibre glycémique et leur qualité de vie. Une amélioration largement démontrée dans plusieurs études (glycémies, HbA1c, réduction des acidocétoses).
Depuis fin mars 2022, une nouvelle génération de ce capteur, FreeStyle Libre 3, est désormais disponible en France. De la taille de deux pièces de cinq centimes empilées, c’est le plus petit et le plus fin au monde. L’installation est indolore grâce à un applicateur intégré. Dans une démarche écoresponsable, les emballages ont été réduits quasi de moitié.
Les données sont transmises au smartphone du patient toutes les minutes, via Bluetooth. La portée de transmission a été augmentée, elle atteint dix mètres, deux fois plus que les autres capteurs. C’est aussi le seul à durer 14 jours, sans aucune calibration. Contrairement aux versions 1 et 2 qui proposaient un lecteur, FreeStyle Libre 3 fonctionne uniquement avec un smartphone (Android et prochainement iOS), via une application gratuite du même nom.
Télésurveillance
Comme pour les précédentes versions, la commercialisation du capteur précède son remboursement. Actuellement, c’est le lecteur FreeStyle Libre 2 qui est remboursable, depuis mi-2021. Cette version a introduit un système d’alarmes optionnelles en temps réel (qui seront également présentes dans le 3), pour des valeurs basses ou très basses de glycémie.
Les informations peuvent être partagées avec le médecin via la plateforme sécurisée LibreView. L’interopérabilité du système a été augmentée.
Cela a permis de proposer divers projets de télésurveillance, dans le cadre du programme Étapes. Ce programme entre dans le droit commun du remboursement à partir du 1er juillet 2022, suite à la publication par la HAS d’un référentiel dédié au diabète. Sont concernés les patients diabétiques de type 1 de plus de 12 ans et les diabétiques de type 2 (DT2) sous insuline, en cas de déséquilibre glycémique ou pour optimiser le contrôle (il n’y a plus de seuil d’HbA1c ou de durée du diabète). « Plus que de la surveillance, c’est un outil puissant pour faire de l’accompagnement thérapeutique, a souligné le Dr Alfred Penfornis (Corbeil-Essonnes), c’est le chaînon manquant du parcours de soin, cela nous permet de multiplier les contacts avec nos patients. »
Le système peut également être utilisé comme holter glycémique chez le DT2 en médecine générale, pour une téléexpertise. C’est le sens du projet d’article 51 NormanDiab expert, porté par le Dr Michael Joubert à Caen : « un médecin généraliste en difficulté pour équilibrer un patient DT2 pourrait nous envoyer une fiche clinico-biologique, cela déclencherait la pose d’un Freestyle Libre par une infirmière référente, dont les données, transmises au centre expert diabétologique, lui permettraient de délivrer une téléexpertise sous forme de courrier, le généraliste gardant la main sur la décision médicale », explique-t-il. L’enregistrement des glycémies journalières peut révéler la nécessité d’une adaptation des thérapeutiques mais aussi des mesures d’hygiène de vie et permettre d’améliorer l’observance.
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