Très fréquentes en chirurgie de la main, les tumeurs de la main sont le plus souvent bénignes (95 % des cas), principalement des tumeurs des tissus mous (70 à 84 % des cas). Mais les tumeurs malignes ont, le plus souvent, une présentation clinique trompeuse et de 38 à 68 % seraient découvertes au décours d’une prise en charge initiale inadaptée. Ainsi, la difficulté de prise en charge de ces tumeurs à la main est de ne pas mésestimer une tumeur potentiellement maligne, afin de ne pas en altérer leur pronostic vital et fonctionnel.
Certaines tumeurs, comme les kystes synoviaux, épidermiques et mucoïdes, sont de présentation clinique peu équivoque. Cependant, un bilan paraclinique doit être systématique, incluant une radiographie standard et une échographie pour les tumeurs des tissus mous. Une IRM sera demandée au moindre doute et un scanner sera demandé pour toutes les tumeurs osseuses. Bien mené et complet, ce bilan permettra d’identifier de façon quasi formelle de nombreuses tumeurs de la main.
Les tumeurs des tissus mous les plus fréquentes sont les kystes d’origine synoviale, et d’inclusion épidermique, les lipomes et les tumeurs à cellules géantes des gaines synoviales. Quant aux tumeurs osseuses, elles sont dominées par les enchondromes.
À l’issue de ce bilan, en l’absence de signe de malignité potentielle, le traitement chirurgical repose sur une biopsie-éxérèse de la lésion. En cas de suspicion de malignité, ou pour toute lésion de plus de 3 cm, une biopsie préalable est justifiée. Elle sera chirurgicale pour les lésions digitales, superficielles et/ou osseuses, et réalisée au trocart (Tru-Cut) pour les lésions profondes.
En cas de tumeur maligne, la prise en charge multidisciplinaire en centre référent s’impose, avec nécessité d’un bilan d’extension complémentaire.
D’après la Conférence d’enseignement SoFCOT 2021 du Dr Cyril Lazerges
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