Anévrysme de l’aorte 

Le tabagisme, le premier facteur de progression

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Publié le 23/01/2017
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L’anévrysme de l'aorte abdominale (AAA) est une maladie grave, responsable de 12 000 décès chaque année en Europe. En cas de rupture, seul un patient sur 5 survit.

Les bénéfices du dépistage de masse mis en évidence dans 4 essais thérapeutiques ont conduit à l’édiction de recommandations européennes en 2014, qui préconisent le dépistage de l’AAA chez les hommes de plus de 65 ans. Ce dépistage peut également être considéré chez les femmes de plus de 65 ans, fumeuses ou anciennes fumeuses.

Un diamètre seuil de 55 mm

Comme l’a rappelé le Pr Victor Aboyans, le dépistage par échographie est facile, rapide et peut éventuellement être fait avec un échographe de poche. Le scanner confirme le diagnostic et permet la mesure du diamètre de l’aorte (par une lecture très précise) qui guide la conduite à tenir. Un diamètre seuil de 55 mm a été retenu pour l’indication d’un geste chirurgical ou endovasculaire. Lorsque le diamètre est inférieur à ce seuil, les recommandations précisent le rythme de surveillance échographique : tous les 4 ans pour un diamètre de 25 à 29 mm, tous les 3 ans entre 30 et 39 mm, tous les 2 ans entre 40 et 44 mm et tous les ans si le diamètre est > 45 mm ; ce délai est ramené à 6 mois chez la femme ou en cas de progression rapide.

Le risque de rupture augmente avec le diamètre aortique, le tabagisme actif, les antécédents familiaux, le sexe féminin (il est multiplié par un facteur 4 à diamètre égal), la vitesse d’expansion de l’anévrisme et sa forme.

La question de la progression est bien sûr au cœur de la problématique, puisqu’un geste est indiqué en cas de progression de l’anévrysme de plus de 10 mm/an. Certains facteurs de progression sont reconnus : l’âge, le sexe féminin, le tabagisme actif, la pression artérielle moyenne ou pulsée et les antécédents cardiovasculaires.

La physiopathologie de l’AAA est complexe et multifactorielle, et plusieurs voies sont explorées pour tenter de ralentir la progression. « Les inhibiteurs du système rénine angiotensine ont donné des résultats décevants dans l’essai AARDVAK, a indiqué le Pr Aboyans. Les études de cohorte sont en faveur d’une progression plus lente avec les statines, mais ceci reste à confirmer. L’aspirine à faible dose pourrait avoir un effet protecteur. Mais à l’heure actuelle, le meilleur moyen de ralentir la progression d’un AAA reste l’arrêt du tabac ».

D’après la communication du Pr Victor Aboyans (Limoges)

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9549