Qui à gauche, croit aux assurances de François Hollande ? Début janvier sur France Inter, le chef de l’État disait comprendre l’inquiétude des médecins et promettait un tiers payant généralisé efficace pour que les médecins ne soient pas « remboursés à la Saint-Glinglin… ». Mais, même au PS, on attend de voir. En fait, deux discours continuent de se faire entendre. Une fois n’est pas coutume, l’aile gauche du PS soutient plutôt la loi de santé. S’agissant du tiers payant, Jérôme Guedj, le bouillant patron du conseil général
de l’Essonne, demande à Marisol Touraine de « tenir bon ».
Il considère qu’ « on ne va pas non plus céder, non pas à des corporatismes mais à des gens qui considèrent que c’est mal, que ça va être l’étatisation de la Sécu». Pour autant, tout le monde au PS ne soutient pas la réforme. Du moins telle qu’elle est. à commencer par le député d’Auvergne, Jean-Paul Baquet, volontiers critique sur le tiers payant ou le service territorial de santé au public. Ce généraliste regrette aussi l’expérimentation des salles de shoot ou la création du statut d’infirmier clinicien ! « C’est une façon pour moi de légitimer l’usage de la drogue, je suis donc contre l’ouverture de salles de consommation à moindres risques », explique-t-il.
« Problème de méthode »
Même inquiétude du côté du rapporteur du budget de la Sécurité sociale, Gérard Bapt (photo). Dès novembre, l’élu relevait chez la ministre « un problème de méthode » : on ne peut pas mener une réforme du système de soins contre les médecins ou, au minimum, leur neutralité ». En début d’année, le cardiologue est allé plus loin, disant comprendre les revendications tarifaires des généralistes et l’écrivant à la ministre et au Premier ministre.
Des divergences au sein du PS ? Le rapporteur du volet Assurance Maladie du PLFSS 2015, Olivier Véran, trouve ça plutôt stimulant : « C’est un gros texte de loi qui souhaite faire une grosse réforme, donc c’est normal que les députés expriment leur point de vue ». Lui-même se montre mezza voce sceptique sur la faisabilité du dispositif du tiers payant. Pour ce neurologue, député de l’Isère, il faut rassurer les médecins et montrer que ce dispositif «?peut être super ». Mais pour cela il faut «?prendre son temps et ne pas repousser les questions d’intendance », évoque-t-il, laissant entendre qu’il ne serait pas contre un rééchelonnement de cette réforme… Derrière le conseil pointe la critique. Même si le jeune parlementaire préfère positiver :
« Si les choses fonctionnent bien, on ira vers la généralisation du tiers payant, car le médecin verra alors le système comme quelque chose d’attractif qui lui simplifie son quotidien ».
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