Doit-on augmenter le C de base ? Ou davantage les actes lourds ? Parallèlement, faut-il pousser plus loin les forfaits ? Et comment redéfinir la ROSP ? Ces questions, qui conditionnent l'avenir des généralistes, sont au cœur des négociations conventionnelles. Mais le débat est délicat. Car on incrimine à la fois la rémunération du médecin traitant d'être trop complexe… et pas assez diversifiée. Arbitrages de cinq économistes sollicités par « Le Généraliste ».
On n’a jamais autant parlé de rémunération des médecins que ces derniers mois. Régulièrement évoqué en marge de la loi Santé pendant deux ans, le sujet se retrouve aujourd’hui au cœur des négociations conventionnelles Cnamts-syndicats. Comme d'habitude, les débats portent évidemment sur le montant des revalorisations : après un quinquennat de gel du C, les syndicats de médecins ont déjà fait savoir qu'ils souhaitent beaucoup plus qu'un geste symbolique. Rémunération pour les généralistes au moins égale à celle des autres spécialistes pour certains, au niveau de la moyenne européenne pour d’autres : chaque syndicat y va de sa proposition et la Cnam a déjà fait savoir qu’un espace de discussion était à l’ordre du jour pour « ouvrir le champ des possibles ».
Mille-feuilles Mais la discussion sur les émoluments des médecins est plus complexe que jamais : au-delà du « combien » c’est le « comment » qui semble, cette fois, être au centre du sujet. La question de l'équilibre entre le paiement à l'acte et les forfaits est plus que jamais posée. Et la hiérarchisation des actes cliniques pourrait, pour la première fois, se concrétiser. La Cnamts compte aussi en profiter pour simplifier le « mille-feuilles » des modes de rémunération. Enfin, quatre ans après la mise en place de la ROSP, se pose aussi la question de son évolution.
Alternatives Dans ce contexte d'intenses cogitations, Le Généraliste - qui avait interrogé les généralistes (retrouver les résultats de l'enquête) sur le sujet l'an passé- s'est tourné cette fois vers cinq économistes pour éclairer le débat. Malgré des profils assez différents, tous plaident pour la mixité des modes de rémunération. Et, si chacun apporte des variantes sur les alternatives à mettre en place, la plupart jugent inévitable un recul plus ou moins important du paiement à l’acte. La majorité de ces experts estime suffisante la place prise par la ROSP. Et presque tous ne croient pas réaliste la liberté tarifaire pour tous.
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